Loon Bladi: 3 questions à Jihane Bougrine

Plurielle a rencontré Jihane Bougrine en tête-à-tête avant qu’elle ne monte sur scène… Un petit moment de générosité et de simplicité, à son image. Entretien

Sarah: Ton premier album est intitulé Loon Bladi, c’est essentiellement de la fusion, peut-on parler de alwan ?

Jihane: C’est exactement ça. Loon est un clin d’œil à la couleur dans sa globalité, dans sa générosité. C’est comme la Culture, ça englobe plusieurs cultures. La couleur de mon pays en englobe plusieurs… et là ce sont des genres musicaux, des fusions avec une base rock-folk issue de mes inspirations depuis l’enfance… je suis une grande fan d’Alanis Morissette et des Cranberries. Le côté fusion vient de ma fascination pour le folklore marocain avec toutes les percussions, bendir, taârija… des sonorités assez exceptionnelles et qui se marient assez bien avec le rock et une voix plutôt jazzy. C’est donc marier plusieurs genres à l’image du Maroc. Même au sein de ma famille on retrouve cette pluralité, j’ai un côté très métisse africain, ma mère a plus un physique andalous, très blanche de peau avec des cheveux noirs et lisses, mon frère est différent… un marocain n’a pas de visage propre, on ne peut pas parler de marocain typique. C’est un Maroc pluriel, c’est un Maroc coloré.

Sarah: Tu es journaliste, même si à la base tu es chanteuse, comment gères-tu cette pluralité là ?

Jihane: Pour le faire, il faut vraiment être passionnée et aimer ce qu’on fait. La passion entraîne cette énergie de tout faire. Je pense que la femme, en général, est capable de faire plusieurs choses en même temps donc ça aide (rires) ! La musique est ma passion depuis toute petite et j’ai toujours allié les deux, que soit la musique et les études ou boulot et musique. C’est vrai que l’écriture est là et a toujours là, j’ai donc une chance inouïe que ces deux métiers soient complémentaires. En plus, je fais du journalisme culturel où je me nourris à chaque fois de nouveautés, où je m’inspire de personnes et d’expériences artistiques. Ca m’aide à développer ma créativité donc c’est très compatible.

Sarah: Quels sont tes aspirations, tes projets futurs ?

Jihane: Mon but ultime est de tourner un maximum, de faire le plus de concerts possible, rencontre le plus de gens possible, qu’ils écoutent ma musique… donc vraiment faire le plus de scènes possible. Après, je pense aussi à un clip dans les mois à venir. Et enfin, j’aimerai participer à des festivals, ici et ailleurs. J’adorerai chanter en darija à l’étranger, comme le font Oum ou Ahmed Sultan. Je pense que la musique marocaine s’exporte très facilement. Et je pense déjà au deuxième album !