J’ai voulu être une parfaite maman…

J’ai voulu qu’ils apprennent la générosité et le don de soi… et au même moment je voulais qu’ils soient  suffisamment tournés vers eux-mêmes pour ne pas s’oublier. J’ai voulu qu’ils apprennent à pardonner et à avoir de la compassion pour la fragilité de l’autre… et au même moment je voulais qu’ils sachent se défendre et se protéger avec determination.

J’ai voulu qu’ils respectent les autres, qu’ils soient à l’écoute de leurs attentes… et au même moment je voulais qu’ils sachent mettre les limites aux personnes sans gène et aux égoïstes qui peuplent la terre. J’ai voulu qu’ils aiment de toute leur force et que leur cœur et leur corps à l’unisson puissent vibrer au chant de l’Amour… et au même moment je voulais qu’ils maitrisent et contrôlent leurs sentiments, pour se protéger des peines de cœur.

J’ai voulu, j’ai voulu et j’ai tellement voulu…

Avec toutes ces craintes de mère, j’ai du, sans le vouloir en induire des croyances chez mon enfant, des croyances ressources et des croyances limitatives, mais alors que peut-on y faire, me direz-vous ? Est ce grave ? Ce qui peut être grave à mon sens, c’est de penser que parce que nous sommes parents, nous devons toujours avoir la juste réaction, le comportement idéal face à notre enfant.

«C’est un mythe»

A cause de ce mythe, une énorme pression pèse sur les épaules des parents ce qui les maintient dans une lourde culpabilité. On consulte aujourd’hui pour tout et n’importe quoi, on anticipe l’angoisse d’une maladie grave dés le premier rhume qui persiste, des institutrices zélées posent aujourd’hui des diagnostics dits «cocotte minute» (l’hyperactivité a le vent en poupe), les enfants sont observés, épiés, scrutés on les compare à tous leurs camarades, ceux qui marchent plus tôt, qui parlent plus tôt, qui brillent plus haut.

Dans cette course infernale, vers l’excellence, on s’oublie et on oublie de leur parler, on oublie de questionner nos enfants sur leur ressentis, sur leurs besoins, sur leurs émotions, sur ce qui les touche, sur ce qui les porte et les fait frémir ou sur ce qui les désespère et les détruit.

Tendons l’oreille et nous constaterons qu’ils ont la réponse à  nos questions, qu’ils sont capables par une parole d’apaiser la pire de nos inquiétudes et parfois, l’air de rien avec une douce violence, ils nous invitent à faire un petit tour du côté de nos propres dysfonctionnements, de nos anciens démons pour les comprendre.

Dialoguons avec nos enfants en les considérant comme des interlocuteurs privilégiés car ils sont tellement nous et tellement différents à la fois, parlons leur comme à des êtres sensibles et responsables, capables d’assumer leur choix pourvu qu’on leur en donne l’occasion, et que l’on cesse de les surprotéger par crainte qu’ils ne sachent pas gérer l’échec, la frustration, la peur ou la colère.Ironie du sort, c’est justement en expérimentant cette palette d’émotions que votre enfant grandira gagnant en maturité, confiant en sa capacité à se gérer et à faire face aux aléas de la vie.

Faire de votre enfant un adulte serein et confiant sachant faire des choix personnels et professionnels avisés n’est ce pas au fond ce que nous souhaitons tous ? Cela passe très certainement aussi par l’opportunité qui lui sera donnée de se sentir dès son plus jeune âge, considéré comme une personne à part entière, écoutée, respectée et responsable.

Madani Maria – Coach certifiée de l’École Internationale de Coaching de Paris – Alain Cayrol.
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