L’amitié au travail, c’est possible?

A l’heure où la course à la productivité est à son comble, où le “travailler plus pour gagner plus” atteint des sommets, votre travail occupe une place prioritaire dans votre vie. Et vos collègues en font partie. C’est avec eux que vous collaborez, que vous interagissez, que vous concurrencez et que parfois, il faut l’admettre, ce sont eux que vous exécrez. Peu importe la nature de vos rapports, que vous le vouliez ou non, rapports il y a et ils sont soit actifs soit passifs. Alors que faire de ces rapports? Peut-on accorder sa confiance à ses collègues? Nous connaissent-ils vraiment? Peut-on se lier d’amitié avec eux? Oui, mais pas tout à fait…

Ils en savent plus que l’on pense

Vous passez en moyenne 8h par jour, 5 jours sur sept avec vos collègues… forcément ça crée de la proximité. A vrai dire, vous leur donnez des indices sur votre personnalité au quotidien. Ils connaissent vos habitudes alimentaires, comment vous aimez votre café le matin et si vous êtes accro à la cigarette (les pauses café à répétition, ça ne trompe pas). Autre indice, ils connaissent aussi votre style vestimentaire et ça en dit long sur une femme!

Pour peu que vous travailliez en open-space ou dans le même bureau et là ils ont accès à bien plus que vous l’espériez: si votre enfant est malade, si vous changez de salon, si votre maman vous appelle, si vous partez en vacances, si votre nounou vous a fait faux bond où si votre voisine ne vous laisse pas dormir. Bref, ils maîtrisent tous les détails logistiques de votre vie. Et force est d’avouer qu’en étant si proches physiquement de vous, ils seront les premiers vers qui vous irez chercher conseil dans l’urgence. Sans oublier les plus curieuses qui viendront chercher les infos à la source en vous envoyant une salve de questions que vous aurez du mal à esquiver.

Tous dans la même galère

Façon de parler. Vous travaillez dans la même entreprise, cela induit que vous avez (normalement) les mêmes objectifs et les mêmes supérieurs. Qu’il y ait complicité ou au contraire adversité, il y a un lien réel et constant qui vous unit. Vous échangez, vous êtes parfois dépendants les uns des autres. Et parfois, il arrive que vous trouviez en eux un soutien voire un alibi. Qui n’a jamais demandé à une collègue de le couvrir pendant qu’on emmène en douce junior chez le pédiatre? Alors avec le temps, vous pouvez forger une amitié qui est propre au travail. Elle est centrée autour de votre activité professionnelle et très souvent elle ne dépasse pas les murs de l’entreprise. Nonobstant, elle existe. Ce n’est pas l’amitié que vous partagez avec votre copine du lycée. C’est une amitié qui se construit autour d’une priorité commune et avec la force du temps.

Et puis parfois, ça ne passe pas

Oui, parfois, ça casse. Parce que le monde des bisounours est ce qu’il est. Parce que l’adversité peut s’avérer coriace ou la jalousie maladive. Parce que vos caractères ou vos principes ne peuvent pas s’accorder. Parfois, vos collègues vous sont au mieux indifférents au pire de proches ennemis. Que faire dans ce cas? Garder ses distances. Baliser son territoire et son travail, être attentif et garder une trace écrite de tout échange. Après tout, votre lieu de travail, même s’il est un lieu de vie doit être vécu de manière professionnelle. On reste poli et on garde son calme. Le cas échéant on en réfère au responsable des ressources humaines ou à son N+.

En conclusion

Dans un monde où l’individualisme est de mise, il est préférable d’être prudent. Il ne faut jamais chercher à se lier d’amitié mais laisser le temps, beaucoup de temps, à cette amitié atypique de s’installer. Si c’est le cas tant mieux, sinon, on branche ses écouteurs et on fait ce pour quoi l’on est payé!