Société

Débordements à Bruxelles après la victoire des Lions de l’Atlas (PHOTOS & VIDÉOS)

Lundi matin. Pour beaucoup de marocains, l’euphorie, les coups de klaxons et les cris de joie après la victoire des Lions de l’Atlas samedi soir résonnent encore dans leur tête. Pour d’autres, cette victoire laisse un goût amer. Notamment à Bruxelles où les supporters marocains ont complètement vandalisé la ville.

 

Tout le monde attendait cette qualification avec impatience depuis vingt ans et ils l’ont fait ! Les Lions de l’Atlas ont réussi à qualifier le Maroc pour la coupe du Monde 2018 qui se tiendra en Russie. Si les Marocains du monde entier sont descendus dans les rues pour laisser éclater leur joie de façon « normale », d’autres sont allés trop loin en démolissant tout sur leur passage. Bruxelles a notamment été témoin de ces émeutes qui ont complètement dégénérées. Plusieurs boutiques ont été pillées, des guichets de banque ont été cassés, des voitures ont été incendiées et 22 policiers ont même été blessés. Complètement dépassée, la police antiémeute belge a été obligée d’utiliser le canon à eau pour disperser la foule.

 

 

 

Yassine, un jeune bruxellois de 21 ans originaire du Maroc raconte au journal La Libre : « Après la victoire, nous sommes allez célébrer ça sur le piétionnier bruxellois. C’est ce que nous faisons d’habitude. Cela se fait toujours dans la joie. Oui, on klaxonne mais je n’ai jamais eu affaire à des débordements. Mais à mon arrivée, l’ambiance était déjà tendue. Cela a vite dégénéré. Un camion de la police était déjà présent mais vers 22 heures, j’ai remarqué que des agents entouraient et bloquaient les accès au piétonnier. Ils avaient leur carapace, leur armure, et tout l’attirail. Je ne me sentais pas à l’aise, alors je suis sorti de la zone. J’ai observé cela de l’extérieur » explique Yassine, déçu de la tournure qu’a pris sa soirée. « Entre les bris de vitres, les affrontements entre les forces de l’ordre et une petite partie de jeunes qui lançaient des projectiles et les canons à eau, j’ai décidé de rentrer chez moi« , confie le jeune homme.

 

 

Frieda De Kerf a également vu son magasin de meubles et de literie être entièrement vandalisé : vitrines explosées, meubles et lampes cassées, matelas brûlés… relate le journal belge DH. Ce sont les locataires des appartements situés au-dessus du magasin qui ont prévenu la propriétaire des lieux samedi vers 22h30. « Quand ils m’ont téléphoné, ils ne voulaient pas descendre car ils étaient terrorisés. Avec les cris et l’odeur du brûlé, ils avaient l’impression que c’était la guerre. J’avais déjà eu mes carreaux brisés, mais jamais rien d’une telle ampleur« , confie Frieda De Kerf encore sous le choc.

 

Certains émeutiers ont même pénétré dans des appartements. Julien qui n’était pas chez lui aux moments des faits a retrouvé son domicile sans dessus dessous. Les supporters ont utilisé un extincteur pour forcer la porte de l’appartement et ont répandu de la mousse partout à l’intérieur. Ils sont également repartis avec du matériel informatique et les instruments du jeune homme.

 

Plus de douze magasins ont été vandalisés cette nuit-là. C’est le cas de la petite supérette de Muhammad Ali qui a été prise d’assaut par plus de 30 jeunes qui ont fracassés les vitres et sont repartis avec des boissons et des cigarettes.

 

« Les commerçants et les habitants du quartier sont choqués. Ce qu’ils ont vécu samedi soir, ce sont des scènes de guerre avec des voitures qui brûlent et des hordes de sauvages qui débarquent. Comment peut-on passer d’une fête à un tel carnage ? » s’interroge Nour Eddine Layachi, président de l’association des commerçants Stalingrad-Lemonnier.

 

Pour certains policiers présents ce soir-là, ces débordements sont dû à un manque d’effectif. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a alors demandé « l’ouverture d’une enquête sur les circonstances dans lesquelles s’est déroulée l’intervention policière de samedi soir ». La police bruxelloise a également lancé un appel à témoins pour identifier les auteurs des violences.

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