Les expositions à ne pas rater en décembre

Bien que la pandémie de coronavirus continue de toucher le monde entier, la vie reprend peu à peu son cours. Une vie masquée certes, mais une vie où l’on peut à nouveau sortir de chez nous, se promener, faire du shopping et visiter des galeries d’art. Alors pour terminer l’année sur une note positive et artistique, on profite de cette liberté retrouvée pour aller admirer l’une (ou plusieurs) de ces 5 expos, organisées durant le mois de décembre. 

Bien que la pandémie de coronavirus continue de toucher le monde entier, la vie reprend peu à peu son cours. Une vie masquée certes, mais une vie où l’on peut à nouveau sortir de chez nous, se promener, faire du shopping et visiter des galeries d’art. Alors pour terminer l’année sur une note positive et artistique, on profite de cette liberté retrouvée pour aller admirer l’une (ou plusieurs) de ces 5 expos, organisées durant le mois de décembre. 

 

Le confinement aura eu le mérite de nous faire ouvrir sur les yeux sur ce qui est réellement important dans la vie. La culture en fait partie. En effet, combien de livres, de films et même d’expositions virtuelles nous ont permis de tenir le coup pendant cette période compliquée en nous permettant de nous évader et de nous changer les idées ? Ainsi, après avoir maintes fois décalé leur programmation, plusieurs galeries d’art sont aujourd’hui heureuses de pouvoir ouvrir à nouveau leurs portes et faire découvrir au public les œuvres d’artistes marocains et étrangers, toujours dans le respect des règles sanitaires.

 

« L’œuvre en mouvement » – Mohamed Abouelouakar

Du 15 décembre 2020 au 16 janvier 2021, la galerie d’art L’Atelier 21 accueille en ses murs le travail de l’artiste peintre Mohamed Abouelouakar. Affirmation d’un long parcours riche de créativité féconde, cette exposition intitulée « L’œuvre en mouvement » déploie, à la suite des précédentes, un corpus fondamental de figures, de symboles et d’atmosphères ainsi qu’une recherche formelle et stylistique qui allie une unité profonde à une diversité sans cesse renouvelée.

À cette occasion, une monographie intitulée elle aussi « L’œuvre en mouvement », dédiée au travail de l’artiste est éditée par la galerie. Un ouvrage articulé autour d’une œuvre majeure du peintre, La Grande Odalisque, où l’on retrouve ce langage singulier, propre à l’artiste et unique dans l’histoire des arts plastiques au Maroc. Mohamed Abouelouakar est en effet l’un de ceux qui n’entretiennent pas de filiation avec la génération des pionniers mais qui auront assurément une influence considérable sur les générations à venir. Ainsi, l’écrivain Mohammed Ennaji parle de l’œuvre du peintre comme d’«un bouillonnement incessant qui jaillit, en lave incandescente, de la rage volcanique qui habite l’artiste et qui lui vient de loin ». En quête de la mouture de son identité, c’est en effet ce souci de l’essence identitaire qui traverse le travail de Mohamed Abouelouakar, motive son acharnement, unit ses toiles et pilote ses coups de pinceaux.

Du 15 décembre 2020 au 16 janvier 2021, Galerie d’art L’Atelier 21, 21 rue Abou Mahassine Arrouyani (ex rue Boissy-d’Anglas), Casablanca. ? Tél. : 05 22 98 17 85.

Ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 13h et de 14h30 à 19h. Le lundi de 14h30 à 19h.

« Au nom des miens » – Hassan Bourkia

À Marrakech, le Comptoir des Mines s’anime des œuvres d’Hassan Bourkia. Cette exposition individuelle est l’aboutissement de plusieurs années de rencontres et recherches artistiques de Bourkia. Un hommage à la vie, à l’espoir et aux rencontres qui marquent l’existence. « Au nom des miens » est tout d’abord le récit d’une vie, marquée par l’amour, la douleur et la foi en l’humanité.

À travers cette exposition, l’artiste lève ainsi le voile sur des blessures intimes et des rencontres formidables qui ont façonné son destin et sa personnalité. Il y livre alors plusieurs fragments de sa vie, ses souvenirs, les traces de sa famille, ses drames et ses célébrations du vivant. Le témoignage d’une vie riche et pleine d’enseignement qui s’appuie sur sa pratique plastique et littéraire pour transmettre ses vérités sur l’existence. Il aborde ainsi une forme d’apocalypse intime enfouit en chacun de nous, dont il nous transmet les clés pour transformer la fureur en poésie.

Du 12 décembre 2020 au 27 février 2021, galerie Le Comptoir des Mines, angle rue la Liberté et rue de Yougoslavie, Guéliz, Marrakech. Tél. : 05 25 08 77 77 / 06 63 01 01 91.

Ouvert du lundi au vendredi de 15h à 19h. Samedi de 11h à 19h.

 

« Comme en 68 » – Malika Agueznay

Artiste pionnière ayant pris part à la modernité marocaine, Malika Agueznay a contribué, aux côtés des ténors de l’École de Casablanca, à en définir les codes. Ses recherches sur la forme l’ont poussé à expérimenter des supports variés tels que le bois qu’elle utilise dès ses débuts en 1968. Peintre, puis sculpteur et graveur accomplie, Malika Agueznay apporte un soin tout particulier à l’équilibre entre les volumes, la surface et la matière. Les couleurs franches et la répétition confèrent à l’ensemble de son œuvre une vibration intense. Pour la première fois, la Loft Art Gallery consacre une exposition personnelle au travail de cette artiste et propose un retour sur ses premières années, alors qu’elle était étudiante à l’école des Beaux-Arts, et qu’elle découvrait le motif algué qui l’inspire encore aujourd’hui.

À travers l’usage du bas-relief comme support, l’exposition mettra en lumière les recherches menées par l’artiste depuis 1968 sur cette forme générique qui a nourri son œuvre depuis ses débuts. Cette forme, que l’on ose nommer algue et dont chaque œuvre représente un fragment d’un ensemble plus complet qui témoigne d’un système pictural choisi et assumé par l’artiste. Par cette exposition, c’est toute la puissance créatrice de Malika Agueznay à laquelle la galerie souhaite rendre hommage.

Du 10 au 31 décembre, Loft Art Gallery, 13, rue Al Kaïssi, Triangle d’Or, Casablanca. Tél. : 05 22 94 47 65.

 

« L’envol des racines » – Jilali Gharbaoui

Depuis le 23 septembre, et ce jusqu’au 8 février 2021, le Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain expose plus d’une soixantaine d’œuvres du peintre Jilali Gharbaoui, réalisées entre 1953 et 1971. Un parcours d’une vingtaine d’années certes court mais qui réunit l’ensemble des étapes de la carrière de l’artiste. L’exposition est alors découpée en 4 parties : la première phase étant celle où l’artiste découvre son penchant pour la peinture abstraite notamment à Paris. Le deuxième parcours retrace le retour de l’artiste de Paris au Maroc pour une période très courte, avant de partir du côté de Rome où il sera fortement influencé par un artiste-compositeur anglais duquel il tire une certaine musicalité dans sa peinture.

Arrive ensuite le début des années 60 qui signe le retour de l’artiste au Maroc et où il découvrira le monastère de Tioumliline. C’est là qu’il commencera notamment à peindre des œuvres inspirées de l’envol des cigognes. Ainsi, si Jilali Gharbaoui est connu pour être le précurseur d’une abstraction lyrique et gestuelle très rythmée, il s’est aussi essayé au figuratif lors de son deuxième séjour au monastère bénédictin de Tioumliline en 1962, après une déception amoureuse. Il y a peint les paysages ensoleillés et verdoyants du Moyen-Atlas qui entouraient le monastère.

Une parenthèse lumineuse dans le parcours de l’artiste, qui produira, dès les années suivantes, des œuvres de plus en plus noires. En effet, l’exposition se termine avec les années 69 et 71 où l’artiste, quelque peu épuisé par ses allers-retours entre le Maroc et l’étranger, commence à peindre avec une gestualité rageuse et des couleurs sombres, inspiré aussi de la peinture cobra.

Jusqu’au 8 février 2021, Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain, 2, avenue Moulay Hassan, Rabat. Tél. : 05 37 76 90 47. Ouvert tous les jours de 10 à 18h sauf le mardi.

 

« Demain dès aujourd’hui » – Ruedi Baur

Jusqu’à la fin du mois, c’est une exposition pour le moins originale qui nous est donnée à voir par l’institut français d’Oujda. En effet, c’est sur la façade de l’établissement que sont accrochées les illustrations du dessinateur et designer Ruedi Baur, issues de son carnet de bord du confinement. Débuté le 12 avril 2020, alors que plus de 3 milliards de citoyens se trouvaient confinés par leurs gouvernements mutuels, ce carnet de bord retrace sous la forme d’illustrations quotidiennes ce moment historique tout en l’interrogeant.

Déclaration d’amour en 2020

Chaque nuit, Ruedi Baur conçoit une ou plusieurs illustrations en fonction de l’actualité. Elles sont, en un second temps, finalisées par Odyssée Khorsandian. Une très belle sélection qui constitue une invitation à s’interroger sur le monde de demain… dès aujourd’hui.

Jusqu’au 31 décembre 2020, Institut français, lotissement Chababn 9 et 11, Al Qods, Oujda. Tél. : 05 36 68 44 04.