Tout au long de sa petite enfance, vous constaterez que l’évolution physique et psychique de votre enfant est extrêmement rapide. C’est aussi à ce moment qu’il apprend à manger de manière indépendante et qu’il développe des préférences et des aversions alimentaires, à la maison comme à l’extérieur. C’est aussi à cet âge qu’il adoptera de bonnes et de mauvaises habitudes, qu’il conservera toute sa vie. D’où l’intérêt pour vous de suivre les conseils de spécialistes pour détecter et comprendre les points clés alimentaires de votre enfant selon son âge.

De 1 à 3 ans: les points clés alimentaires

C’est une période clé de l’enfance, durant laquelle votre enfant veut absolument manger seul. C’est d’ailleurs pour lui des moments de grande joie, car il évolue à son propre rythme.

Pourquoi veut-il manger seul ? Pour votre enfant, manger seul est à la fois un besoin, un plaisir et un apprentissage. À cet âge, il a envie de vous imiter et «faire comme les grands». En mangeant seul, l’enfant va également développer son habileté gestuelle, découvrir de nouveaux aliments et apprendre progressivement à les apprécier. Enfin, c’est en mangeant seul que l’enfant apprendra à contrôler son appétit selon ses besoins.

Pourquoi refuse-t-il de manger ? Si votre enfant est en bonne santé et qu’il refuse de manger, c’est souvent dû à une simple question d’appétit et de goût. On retrouve aussi ce comportement lorsque les parents exercent une pression sur leur enfant. Ce dernier refuse alors ses repas avant même d’y goûter.

Comment éviter le rapport de force au moment des repas ? À cet âge, il faut savoir anticiper. Votre enfant repeint les murs de la cuisine avec ses petits légumes ? Mettez- lui des vêtements qui se lavent facilement et optez pour un endroit tranquille tout en protégeant le sol. L’important étant de ne pas perdre patience, afin de vous focaliser sur les progrès de l’enfant. Ne le forcez pas à manger, car cela augmente le stress et diminue encore plus l’appétit.

De 3 à 5 ans: la période de l’opposition

Entre 3 et 5 ans, l’enfant s’oppose presque systématiquement à tout ce qu’on lui propose. C’est une période déroutante pour une mère, mais normale et essentielle dans développement de l’enfant. Il a envie de s’affirmer et a besoin de scruter ce qu’il introduit dans son corps. Ccomportement correspond à une phase normale de son développement.

Les rejets alimentaires: entre 3 et 5 ans, et parfois plus, votre enfant peut refuser les nouveaux aliments, voire des aliments précédemment consommés. C’est une phase normale de rejet alimentaire dite «néophobie alimentaire». L’enfant rejette des aliments qu’il ne reconnaît pas (par exemple des pommes de terre en dés alors qu’il a l’habitude de les manger en purée) ou qu’il a du mal à identifier. Enfin, l’enfant étant naturellement attiré par les aliments sucrés, il y a de fortes chances pour qu’il refuse catégoriquement les aliments au goût amer ou acide.

La solution ? Susciter le plaisir… Pour inciter votre enfant à manger de tout, n’hésitez pas à lui parler en le laissant participer à la préparation des plats ou tout au moins y assister. C’est l’occasion pour lui de manipuler les aliments, de connaître leurs noms, de les sentir et de voir leur évolution au cours de la cuisson.

Quelques astuces: – Expliquez les atouts d’un aliment en insistant sur ses bienfaits pour la santé. – Jouez avec les couleurs et utilisez des aliments séduisants (tomates cerises, mini concombres, petits brocolis, etc). – Proposez- lui des brochettes de légumes, des bâtonnets de poisson à tremper dans une petite sauce – Cuisinez beignets et galettes (les enfants en raffolent à cet âge) pour faire passer des aliments plus difficiles – Pensez à l’emmener au restaurant de temps en temps, une occasion de stimuler la découverte culinaire.

A partir de 5 ans: latence et apprentissage

Votre enfant s’ouvre au monde. Sa curiosité intellectuelle se développe, tandis qu’augmente sa capacité de concentration, nécessaire à l’apprentissage scolaire. Il a davantage conscience de ses besoins physiologiques et peut, grâce au langage, les exprimer. Enfin, il a également moins besoin de s’affirmer et donc de s’opposer à vous. Il a appris à dire oui et pas seulement non.

L’envie de participer: votre enfant de plus de 5 ans va vouloir vous aider à la préparation du repas. Sa participation lui permettra de trouver sa place au sein de la famille, mais aussi d’apprendre les bonnes manières.

Le repas en famille: partager un repas en famille est l’un des meilleurs moyens de communiquer avec votre enfant. Faites en sorte que l’heure du repas soit un moment spécial : éteignez la télévision, parlez-lui, plaisantez et surtout, invitez votre enfant à se servir seul. Non seulement vous l’inciterez à évaluer son appétit, mais il se sentira comme «investi d’une mission». Veillez également à ce que tout le monde participe à la conversation : les activités parascolaires (le sport, par exemple) et l’actualité constituent de bons sujets de discussion. En revanche, évitez les sujets qui fâchent tels que les notes et les résultats scolaires. Les repas doivent rester des moments de détente, de gaieté et de partage.