Enfants: Jusqu’à quand les dents de lait?

Plus blanches et plus petites que les définitives, les dents de lait sont les premières à apparaître en bouche, généralement vers 6 mois. C’est une phase importante pour l’enfant… et les parents ! C’est aussi un processus de longue haleine : d’abord elles embêtent votre bout de chou quand elles commencent à percer ses gencives, ensuite elles tombent quelques années plus tard en laissant des trous béants dans sa bouche, ce qui peut gâcher son joli sourire. Et puis, il faut faire attention aux caries qui s’invitent insidieusement et causent de vilains dégâts. Oui, les dents sont une source de désagréments. La santé dentaire commence donc très tôt, avant même que bébé fasse ses premiers pas ou qu’il prononce son premier mot !

Une arrivée en fanfare

Pleurs, cris, rougeurs, mauvaise humeur, fièvre… Eh oui, bébé fait ses dents ! Quand les premières dents de lait investissent la bouche de votre petit ange, c’est la nouba à la maison. En effet, la poussée dentaire ne passe pas inaperçue puisque de nombreux symptômes s’enchaînent : il peut devenir irritable, avoir des difficultés à dormir et baver ou mordiller tout ce qui lui passe sous la main, souffrir d’éruptions cutanées au visage, manquer d’appétit… Cependant, ces symptômes varient d’un enfant à l’autre et ne sont pas tous automatiques. Il faut savoir que ces petites quenottes poussent à leur rythme et de manière symétrique. Leur rôle est important puisqu’elles préparent un emplacement adapté pour les dents définitives. Il ne faut toutefois pas s’inquiéter si elles poussent plus tôt ou plus tard : tant que les premières dents de lait apparaissent entre la naissance et l’âge d’un an, tout est normal ! Aux alentours de trois ans, votre enfant a normalement ses vingt dents dans la bouche, sachant que les molaires apparaissent en dernier.

Gare aux caries !

Ce n’est pas parce qu’elles sont temporaires qu’il faut les négliger pour autant ! Malheureusement, les dents de lait n’échappent pas non plus aux caries et autres infections dentaires. Attention, la santé des dents définitives dépendra des soins apportés aux premières dents ! Dès leur apparition, une grande hygiène quotidienne est vivement recommandée par les spécialistes. Jusqu’à un an, il serait bon de frictionner doucement les gencives du bébé avec un linge doux après chaque repas, puis de nettoyer ses premières dents avec une brosse dotée de poils très souples. Et dès qu’il en est capable, il devra se brosser les dents tout seul matin et soir avec un dentifrice au fluor, précieux pour renforcer l’émail. Il est important d’être présent à ses côtés, jusqu’à ses 7 ans, afin de s’assurer qu’il ne frotte ni trop fort, ni trop doucement ! Côté alimentation, pour optimiser la robustesse et la croissance dentaire,  le lait maternel  et les formules lactées industrielles sont essentiels. Petite mise en garde par rapport aux jus de fruits : même s’ils sont riches en vitamines, il ne faut pas en abuser car le sucre qu’ils contiennent peut prédisposer l’enfant à la fameuse « carie du biberon ». Quant aux boissons gazeuses, elles sont à bannir complètement.

A quel âge tombent-elles ?

Généralement, les dents de lait se font déloger par les définitives, situées juste en-dessous. Ainsi, à partir de 6-7 ans, ce sont les incisives, canines et prémolaires qui tombent, puis dès l’âge de 12 ans, les prémolaires. Les 20 dents de lait seront donc progressivement remplacées par 28 dents définitives. Dernière étape : les « dents de sagesse » et les troisièmes molaires s’extraient aux alentours de 17 ans. En fait, les enfants sentent qu’une dent va tomber puisqu’elle bouge de plus en plus… Evidemment, s’il est tentant de l’arracher, c’est plutôt déconseillé. Mieux vaut la laisser tomber toute seule, la nature fait bien les choses. Cette chute de dent s’accompagne culturellement d’un rituel festif : l’enfant place sa dent sous l’oreiller pour que « la petite souris » passe pendant la nuit ou alors il la jette en direction du « soleil » pour qu’il en reçoive une toute neuve et toute jolie. C’est donc une étape décisive pour votre chérubin puisqu’elle coïncide avec son entrée dans le monde des «grands». à noter : les dents définitives sont naturellement moins blanches que les anciennes. Rassurez-vous, leur poussée n’est pas douloureuse pour l’enfant !

Oh ! Le vilain petit canard…

La période durant laquelle il voit pointer ses dents permanentes n’est pas très réjouissante esthétiquement parlant. En effet, l’écart entre les dents est très visible, sans parler du chevauchement. C’est la période incontournable de la denture mixte : dents de lait et dents d’adulte cohabitent. Ce qui est tout à fait normal, mais la mâchoire en prend un coup et le sourire ressemble plus à une grimace. Si les plus coquets le vivent mal, mieux vaut les rassurer en leur expliquant que cela ne durera pas. Avec la croissance, les choses s’améliorent naturellement jusqu’à la sortie des 16 dents suivantes vers 11/12 ans. Attention, il est fortement déconseillé de retirer la dent de lait voisine si l’on veut conserver toutes ses dents définitives plus tard. Car plus on retire de dents, plus on bloque la croissance.

Mieux vaut prévenir…

Beaucoup de parents font l’impasse, mais une première consultation chez le dentiste vers un an permettra de faire un bilan et de recevoir de précieux conseils. A partir de là, ces visites doivent se faire idéalement deux fois par an. Comme les phénomènes d’éruption sont assez complexes, certains cas nécessitent une attention particulière : un abcès formé au niveau de la dent de lait, une infection quelconque, une dent qui tombe trop tôt, la mastication trop difficile, une dent définitive sortie de travers… Il y a aussi une hérédité familiale où les dents de lait ne tombent jamais naturellement et où il est nécessaire d’intervenir. à partir de 12 ans, il sera utile de consulter l’orthodontiste pour vérifier la bonne évolution de la dentition et éventuellement dépister une dent incluse. Bien-sûr, tant que la dernière dent définitive n’a pas évolué, il est impossible de dire si un traitement sera utile ou pas. Autrement dit, s’il faut porter un appareil ou non.