Mon enfant est-il dyslexique?

Dyslexique… Ce simple mot effraie bien des parents. Pourtant, cet « handicap » touche de plus en plus de jeunes et il existe aujourd’hui de nombreuses méthodes pour l’apprivoiser et mieux vivre avec. Loin d’être une défaillance, c’est surtout le signe d’une grande intelligence. N’oublions pas que de grands génies et surdoués étaient dyslexiques à l’instar de Léonard de Vinci, Jules Verne, Mozart ou encore Albert Einstein. Preuve que ce dysfonctionnement cérébral n’empêche pas de réussir dans la vie!

Qu’est-ce que la dyslexie ?

La dyslexie fait partie des « Troubles Spécifiques du développement du Langage » (TSL) et se définit comme une difficulté durable dans l’apprentissage de la lecture et d’acquisition de son automatisme, chez des enfants intelligents, normalement scolarisés. Aujourd’hui, on sait que 70 % des dyslexiques présentent des antécédents familiaux. Donc l’enfant naît ainsi et le restera toute sa vie. Bien qu’elle ne soit pas une maladie proprement dite, elle se soigne mais ne disparaît jamais complètement. Et contrairement aux idées reçues, ce trouble est parfaitement neurologique et non pas psychologique comme le pensent certains, donc inutile de s’alarmer sur la santé mentale de votre enfant.

N’extrapolez-pas 

Dites-vous que chaque enfant est unique et se développe différemment des autres, certains sont plus précoces c’est tout. De façon générale, ce trouble n’est diagnostiqué que lorsqu’on doit écrire ce qu’on entend. On ne peut pas parler de dyslexie avant une durée d’apprentissage de deux ans minimum du langage écrit. Ce qui explique le diagnostic assez tardif, aux environs des classes CE1/CE2. En revanche, selon les spécialistes, vers la fin du CP, il est important de repérer les signes qui permettent de déceler un trouble réel et prendre les mesures adéquates.

Quels sont les symptômes précurseurs ?

Dès l’âge de 6 ans, de nombreux signes peuvent être suspects : retards de langage oral, lenteur caractérisée, maladresse dans les gestes, tête en l’air, mémorisation difficile, fatigabilité anormale, désintérêt pour les tâches en classe ou les devoirs à la maison… Les enseignants le savent bien, le premier signe qui doit mettre la puce à l’oreille est la persistance de confusion entre les sons. S’il confond régulièrement certaines lettres à l’oral comme à l’écrit,  ou qu’il éprouve beaucoup de mal à assembler des sons simples, alors il y a lieu de s’inquiéter.

A qui doit-on faire appel ?

Avant toute chose, le mieux c’est de contacter un orthophoniste pour faire un bilan complet. Il s’agit d’une recherche pour mieux situer l’enfant (conditions familiales, environnement, description du trouble, histoire scolaire…). Quelques examens complémentaires peuvent être prescrits : ORL, ophtalmologique, neurologique, psychomoteur, psychologique… Si votre enfant est vraiment dyslexique, il mettra en place de courtes séances de rééducation adaptées à votre enfant. Si le trouble est vraiment complexe, armez-vous de patience. L’accompagnement sera long et fastidieux : cela peut durer de deux à cinq ans, selon les cas. Mais c’est essentiel de lui accorder le temps nécessaire pour apprendre à contourner et compenser des difficultés dont il ne se défera jamais. La bonne nouvelle, c’est que le cerveau de l’enfant est plastique et que beaucoup parviennent à triompher de la difficulté.

Non, ce n’est pas un attardé

Oui, un enfant dyslexique peut suivre les mêmes cours qu’un autre enfant. Malgré son retard, sa fatigue et sa lenteur, son intelligence émotionnelle est très perceptible. Il doit juste progresser à son rythme et redoubler d’efforts pour réussir. Pourvu qu’il étudie dans de bonnes conditions pour ne pas être pénalisé et suivre ses leçons correctement. Ceci dit, de nos jours, ces enfants-là ne sont plus qualifiés d’enfants en échec scolaire sauf trouble majeur. Le maître ou la maîtresse doivent être à leur écoute, leur laisser plus de temps pour assimiler les choses et ne surtout pas les dévaloriser.

Comment l’aider?

Hormis l’aide impérative du spécialiste, ainsi qu’un éventuel soutien scolaire à la maison, les parents peuvent aussi largement contribuer à soutenir leur bambin au quotidien. En premier lieu, pour lui permettre de sortir plus facilement de ce handicap qui le stigmatise, il ne faut surtout pas qu’il perde confiance en lui. Autrement dit, ne jamais se moquer de lui, ni le critiquer ou le gronder, et encore moins le culpabiliser. Il est loin d’être bête ! Plus que jamais, patience et indulgence sont de rigueur pour l’aider à évoluer. Pour mieux aborder les apprentissages, suivez assidument ses devoirs, faites-lui lire lentement, travaillez avec lui l’écriture et la mémorisation des lettres et chiffres…

5 conseils efficaces

Devoirs à la maison 

Il est nécessaire de reprendre avec lui tous les éléments pour s’assurer de sa compréhension et de sa mémorisation. S’il fait lentement ses devoirs, il faudra en tenir compte et les fragmenter. Durée : 10 à 20 minutes par jour.  

Répétition maximale 

Faites lui répéter les choses plusieurs fois pour qu’il les assimile bien. Il arrive très couramment qu’il ne sache pas un jour, mais s’en souvienne le lendemain sans y avoir retravaillé. Cela se corrige partiellement à l’adolescence, ou complètement.   

Structuration du travail 

Parce qu’il est assez désordonné, apprenez-lui à structurer son travail. Acquérir des stratégies pour la résolution implique aussi un certain soin, une progression logique dans la présentation du travail.

Estime de soi 

Evitez de le faire lire à voix haute devant les autres, pour ne pas qu’il se sente complexé. Détectez les aspects dépressifs chez votre enfant, entretenez toujours en lui la certitude qu’il va réussir dans un domaine est très important.

Sport 

La pratique d’une activité extérieure, souvent sportive, est aussi une manière pour l’enfant de se rééquilibrer. Loin de son trouble, ça lui apporte joie et satisfaction, mais aussi une grande réussite morale s’il excelle dans le domaine.