La crise d’angoisse, le mal du siècle (TÉMOIGNAGES)

Avez-vous déjà eu une crise d’angoisse ? Sachez que vous êtes loin d’être les seules. La crise d’angoisse est un mal courant, elle nous prend par surprise et nous consume totalement. Beaucoup en sont sujet et le vivent très mal car elle engendre des phobies et nous empêche de vivre pleinement nos vies. Voici une petite explication et quelques conseils pour empêcher l’angoisse de devenir un handicap.

 

 

Qu’est ce que la crise d’angoisse ?

 

La crise d’angoisse est un trouble anxieux. Elle apparaît brutalement et peut durer de quelques minutes à quelques heures. Les personnes atteintes ressentent un danger imminent comme la peur phobique de mourrir, d’avoir une grave maladie ou de devenir fou, mais sans fondement.  

 

 

Quels sont les symptômes de la crise d’angoisse ?

 

Les symptômes sont nombreux et diffèrent selon les personnes : des palpitations, des sueurs froides, des vertiges, des tremblements, des nausées, de l’agitation, des peurs irrationnelles mais également, dans certains cas, des douleurs d’estomac, une sensation d’étouffement et une faiblesse intense.

 

 

Quelles sont les causes ?

 

A l’instar des symptômes, les causes sont diverses et propres à chacun. Les crises apparaissent souvent après un événement traumatisant, un changement important, une hypersensibilité, et déclenchent des peurs profondes dont les plus répandues sont l’hypocondrie (peur des maladies) et l’agoraphobie (peur de la foule).

 

 

Témoignages :

 

Je faisais mes études à Paris. Ce jour là, je devais voyager et beaucoup de tâches m’attendaient, en l’occurrence, faire le grand ménage et ranger ma valise pour être à l’aéroport deux heures à l’avance. Mais comme à l’accoutumée, j’ai tout laissé à la dernière minute ce qui engendra une certaine angoisse. Au moment où je m’occupais des derniers rangements, j’ai senti mon cœur battre anormalement vite. Restant indifférante à la situation, je me suis dis que c’était sûrement parce que j’avais abusé du Redbull. Sauf que les battements étaient de plus en plus rapides ce qui m’a fait paniquer. J’étais persuadé qu’il allait s’arrêter au point que je me suis mise à imaginer mon corps rapatrié, la réaction déchirante de ma mère, au fait que je n’avais que 22 ans et que je voyais déjà ma vie défiler devant moi. Je répétais à tue-tête tous les versets coraniques que je connaissais et je préparais assidûment toutes les réponses aux questions que me posera l’ange de la mort.

Mon bras gauche me faisait mal, je respirais comme si quelqu’un tentait de me noyer dans l’eau, ma langue était tellement raide que j’étais sur le point de l’avalerIl était temps de prendre une initiative j’ai donc appelé les urgences. Une fois le médecin sur place, il m’a fait une multitude de testes, a vérifié mon pouls, ma tension artérielle, ma température etc… À la fin de la consultation, il quitta mon domicile sur ces mots: « Félicitation Mlle, vous venez de vivre votre première crise d’angoisse » Yasmine 25 ans.

 

Les crises d’angoisse m’ont poursuivie pendant une grande partie de mon adolescence. Lorsqu’elles se manifestaient, mon premier réflexe était d’appeler quelqu’un, il ne fallait surtout pas que je reste seule au cas où quelque chose m’arriverait. Sur le moment, la panique s’empare de moi et je commence à avoir peur en perdant toute logique. Je suis d’abord allée voir un médecin, puis un autre, qui me disaient tous que je n’avais absolument rien. Alors je me suis mise a fouiller sur internet et j’ai cru avoir toutes les maladies du monde. Ces crises étaient de plus en plus fréquentes et cela devenait un handicap. Je suis allée voir un médecin spécialiste qui m’a donné des tranquillisants (une solution qui ne marche que sur le moment). Mais ce qui m’a vraiment aidé, c’est la communication, que je recommande vivement.” Sofia 27 ans.

 

Quand j’ai quitté mon pays pour aller faire mes études, je venais de perdre mon petit ami et ma meilleure amie en même temps. Je me suis alors retrouvée seule à l’étranger, dans un pays où je ne connaissais personne. De nature assez angoissée, j’ai commencé à developer des peurs bizarres : je devais vérifier plusieurs fois si j’avais fermé la porte de chez moi, si j’avais pris mes clefs, mon téléphone, etc (mon sac était fouillé et refouillé constamment). Et puis un jour, lors d’une petite réunion entre amis, je me suis sentie bizarre, mes mains sont devenues moites, ma respiration s’affaiblissait et mon coeur battait la chamade. Sans comprendre ce qui m’arrivait, je suis sortie à toute vitesse et j’ai couru vers l’hôpital le plus proche en croyant fermement que je faisais une attaque (sans me dire pourquoi je pouvais courir en ayant une attaque). Rien ne pouvais me l’enlever de ma tête à ce moment là. Et RIEN ne pouvait me calmer car la cause de cette panique était inconnue. Le médecin m’a ausculté et m’a dis qu’il connaissait très bien cette maladie et que faisais une crise d’angoisse” Malak 23 ans.

 

 

Comment mieux la vivre ?

 

Combien d’entre nous ont déjà été tranquillement lové sur leur lit, dans un canapé en pleine discussion avec un(e) ami(e) ou occupé(e) à une tâche ménagère jusqu’au moment où une certaine agitation s’empare de nous ? Combien ont eu des crises d’angoisse effrayantes, à plusieurs reprises ? Pourtant, même habitué, la panique est toujours aussi intense et les peurs toujours aussi peu irrationnelles.

 

Il faut savoir que les crises d’angoisses sont un moyen pour le corps de communiquer. On croit souvent pouvoir refouler des émotions négatives comme la tristesse ou la colère, afin de paraître fort et impénétrable. On dit que nul ne doit craindre ce qu’il peut fuir mais s’il y’a bien une chose qu’on ne peut fuir c’est nous même. Seulement, au moment où tout refait surface, on ne s’attend à rien. La plupart du temps les crises surviennent sans crier gare. Dans ces cas-là, la meilleure chose à faire est de choisir le moyen de vous distraire et de vous vider la tête (videos drôles, séries etc…). Vous pouvez également solliciter la compagnie de quelqu’un qui vous comprenne, les symptômes perdent toute suite de leur ampleur lorsqu’on sait qu’on n’est pas les seules à les ressentir.

 

Gardez en tête que rien ne vous arrivera. Il est clair que cela est plus facile à dire qu’à faire, mais il est impératif de se forcer à relativiser, afin d’éviter les solutions chimiques (qui ne sont d’ailleurs que des solutions temporaires). Ce qui est recommandable est le travail sur soi. Posez vous les bonnes questions, et même quand c’est difficile, répondez y. Mettez le doigt sur les sentiments refoulés. Faites-vous aider par des livres, de la réflexion, de la méditation et pourquoi pas, du yoga. Ne laissez pas la peur régenter vos vies et vous couper du monde. Au contraire, sortez de votre zone de confort et privilégiez la communication et surtout, soyez honnête. Les crises d’angoisse nous font souvent perdre confiance en nous. On a l’impression de projeter une image faible de soi, mais au contraire, le fait de confronter ses peurs est une preuve de courage.