Hakim Bennani, le fassi culte

Nouveau phénomène des réseaux sociaux, Le Fassicule draine les likes grâce à une vision bien réaliste agrémentée d’un humour acerbe centré sur l’autodérision. Nous avons rencontré le roux qui fait fureur via Snapchat, Hakim Bennani. Entretien.

 

 

En quelques mots, le Fassicule c’est quoi?

 

 

Le Fassicule, c’est une page Facebook que j’ai choisi de créer il y a quelques mois et qui regroupe certaines de mes vidéos sur Snapchat. Le but est essentiellement de divertir ceux que cela intéresse.

 

 

Pourquoi avoir choisi ce nom ?

 

 

Il me fallait un nom qui puisse à la fois être aguicheur et facile à retenir, tout en ayant du sens. Étant fassi, et mes snaps reflétant ma vie de tous les jours, j’ai eu l’idée de créer le manuel du fassi : un fascicule, en incorporant le S de fassi pour donner le Fassicule.

 

 

Comment expliquez-vous le succès de vos snaps ?

 

 

Les personnes qui me suivent sur Snapchat évoquent souvent le fait que c’est la spontanéité dans mes Stories qu’ils apprécient. Quand une idée me vient à l’esprit, je prends mon téléphone et j’en fais une story.

 

 

 

Est-ce une forme d’introspection rendue publique ?

 

 

Je suis sur Snapchat depuis 4 ans et j’ai toujours pris plaisir à partager mon petit train-train quotidien avec mon entourage. C’est sous la pression positive de mes proches que j’ai décidé de me lancer dans cette aventure. C’est toujours agréable de recevoir des feed-back positifs ou des messages d’encouragement de la part de personnes que l’on ne connaît pas et, je dois l’avouer, je suis très sensible à la flatterie. De plus, ce que j’apprécie sur Snapchat, c’est ce côté éphémère, mis à part les quelques stories sur ma page, le reste disparaît après 24h. Ça me laisse donc plus de liberté et ça me permet de garder ma spontanéité.

 

 

 

Les réseaux sociaux ont-ils révolutionné nos modes de réflexion?

 

 

 

Je pense qu’actuellement avec la liberté d’expression permise par les réseaux sociaux, où chacun peut donner son opinion sur tout et n’importe quoi, on ne laisse plus de réelle place à la réflexion. Quand sur mon feed d’actualité Facebook, on cherche à savoir si Julien (de la téléréalité « Les Marseillais ») à oui ou non embrassé une candidate en secret et que cela est suivi d’un débat capillaire sur l’utilité des cheveux en cas d’apocalypse, on est en droit de se demander s’il existe bel et bien encore une réflexion.

 

 

 

Vous êtes étudiant, est-ce là un passe-temps ou bien pensez-vous continuer l’aventure même en étant dans la vie active?

 

 

Pour l’instant, je vois ça plus comme un passe-temps. Mais je pense intégrer plus tard Snapchat dans ma vie professionnelle, un peu comme « Dr Miami ». C’est un chirurgien plasticien basé à Miami qui fait des snaps –avec l’accord de ses patients il va sans dire- depuis son bloc opératoire. On peut le voir réaliser des mammoplasties, des liposuccions etc. Mais il fait également des stories à l’extérieur, des FaQs avec ses abonnés.

 

 

 

Quels sont les commentaires qui reviennent le plus souvent sur vos vidéos?

 

 

Les commentaires sur Facebook en 2017 sont surtout des « tag a friend in a video type of comment », puisque Facebook permet comme nous le savons tous, de faire passer le temps avec une rapidité inégalée. Le reste des commentaires sont souvent liés au fait que mes abonnés se reconnaissent dans ce que je raconte.

 

 

L’humour permet-il d’impacter les mentalités?

 

 

 

L’humour reste pour moi le meilleur moyen de faire passer des messages sans que cela ne devienne rapidement pénible. On peut facilement illustrer l’absurdité d’une situation en la tournant en dérision. C’est d’ailleurs un concept qui marche plutôt bien en ce moment puisque de nombreux acteurs ou comédiens américains (Will Ferrell, Seth Rogen, par exemple) imitent avec brio le président américain Donald Trump sur les plateaux télévisés et se permettent ainsi de critiquer sa politique actuelle.

 

 

Que pensez-vous des programmes télévisés marocains?

 

 

Je pense que lorsque l’on voit la quantité de paraboles que nous avons sur les toits casablancais, il est facile de répondre à la question. Entre les séries B (pour ne pas dire Z) qui passent la journée et les mêmes films qui repassent chaque fois au point que même ceux qui ne parlent pas la langue connaissent le script, la télévision marocaine reste pour moi un concept à part entière.

 

 

 

Que pensez-vous de la jeunesse marocaine?

 

 

 

L’avantage de la jeunesse marocaine c’est qu’elle n’a aucun mal à incorporer une multitude de cultures en son sein. Par le biais de la télévision étrangère, des films en version originale, nous sommes devenus une jeunesse hybride, Américaine en soirée, Marocaine à l’heure du ftour, Chinoise à Derb Ghallef.

 

 

 

Quels messages souhaitez-vous véhiculer?

 

 

Mise à part le fait que je sois devenu le représentant officiel des roux dans le monde maghrébin (je plaisante) je pense que c’est surtout un état d’esprit que j’essaye de partager avec ceux qui me suivent. L’humilité avant toute chose, péter plus haut que son cul n’a jamais fait décoller personne.