Prix Terre de Femmes : et les lauréates sont…

Depuis 2001, la Fondation Yves Rocher récompense chaque année en France et à l’international, à travers son Prix Terre de Femmes, de nouvelles lauréates pour leurs actions et leurs engagements en faveur de l’environnement. Au Maroc, ce sont Jamila, Raowia et Hassania qui ont été primées pour leurs projets en 2020. Présentation.

Depuis 2001, la Fondation Yves Rocher récompense chaque année en France et à l’international, à travers son Prix Terre de Femmes, de nouvelles lauréates pour leurs actions et leurs engagements en faveur de l’environnement. Au Maroc, ce sont Jamila, Raowia et Hassania qui ont été primées pour leurs projets en 2020. Présentation.

Attachées à leur pays, leur culture et leurs compatriotes, de nombreuses marocaines réfléchissent tous les jours à des projets qui pourraient améliorer le quotidien des Hommes tout en préservant l’environnement. Que ce soit dans la quiétude des campagnes, dans le tumulte des villes, dans des contrées reculées ou du haut des sommets, elles s’investissent corps et âme pour trouver des solutions et espérer changer le monde. Cette année encore, elles ont été nombreuses à répondre à l’appel à candidatures lancé par la Fondation Yves Rocher pour son Prix Terre de Femmes. Et ce sont finalement Jamila Bargach, Raowia Lamhar et Hassania Kanoubi qui sont sorties du lot, recevant une dotation allant de 2 000 à 5 000 euros pour les aider à faire pérenniser leurs actions. Elles rejoignent alors plus de 430 femmes déjà primées dans les 11 pays organisateurs du Prix. Bravo à elles !

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Du brouillard à la terre

Partant du constat que la consommation quotidienne d’eau par personne est passée de 7 à 26 litres entre 2011 et 2016 et que l’accès à l’eau est devenu très compliqué, notamment dans les régions reculées où les périodes de sécheresse sont récurrentes, Jamila Bargach a réfléchi à une solution pour y remédier. À la tête de l’association Dar Si Hmad, elle a eu l’idée de développer des filets permettant de collecter l’eau contenue dans le brouillard, afin d’améliorer les conditions de vie et favoriser la pérennité et le développement des communautés rurales du territoire.

Plus de 37 000 litres d’eau peuvent ainsi être récoltés les jours de brouillard permettant alors à 119 ménages de la région d’Ait Baâmrane de passer d’une moyenne de 7l/p/j de consommation à 26l/p/j de consommation d’une eau potable et à une accessibilité continue. La bonne nouvelle ? « Ces filets sont maintenant exportables dans d’autres villes du Maroc, dans toutes les régions montagneuses et sur le front de mer ».

Fresh it, le frigo du désert

Engagée à généraliser l’accès aux sources d’énergie aux zones les plus isolées et ainsi améliorer la qualité de vie des villageois qui n’ont pas accès à l’électricité, Raowia Lamhar a développé Fresh’it, un réfrigérateur 100% naturel fait d’argile et de sable. Fonctionnant sans électricité, il conserve fruits, légumes, produits laitiers et médicaments sensibles aux hautes températures pour une durée moyenne de 15 jours.

Cette innovation permet alors aux habitants des zones rurales d’économiser un pourcentage de leur revenu qui est souvent gaspillé sur des aliments qui s’altèrent avant qu’ils soient consommés dû aux conditions de conservation non adéquates. Ingénieux !

L’or blanc du haut Atlas

La 3ème lauréate du Prix Terre de Femmes 2020 est Hassania Kanoubi. Cette dernière a milité pour réduire la pauvreté et la vulnérabilité des femmes dans la région rurale d’Ouarzazate, et ce grâce à un élevage respectueux de l’environnement. En effet, son expérience dans le domaine de l’élevage l’a poussée à créer une association pour le développement de la femme rurale nommée Rosa, en 2005. L’objectif de cette association est de développer l’élevage par le principe du Passage du don qui dit « pour chaque animal reçu, la famille s’engage à donner un produit né de son élevage à une autre famille ». Selon Hassania, « la chèvre est la vache du pauvre ».

Elle s’engage alors à aider les femmes à monter de petits projets notamment dans l’élevage Caprin, Ovins, Apicole, Cunicole et Avicole et à les former aux bonnes pratiques d’élevage respectueux de l’environnement. Un projet qui a porté ses fruits puisque actuellement le lait de chèvre est valorisé en fromage destiné à la vente. En tout, 25 villages ont été appuyés et une coopérative laitière a vu le jour. Cette coopérative, COROSA, collecte aujourd’hui le lait dans 7 villages, ce qui permet à 100 femmes de vendre du lait 5 jours sur 7.