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Marion Game, «le but de ma vie: retourner à Casablanca»

Marion Game s’est confiée à une journaliste de Paris Match, elle ouvre un chapitre de son enfance et de son adolescence sous fond de drame, de perte familiale et de départ précipité. Marion Game est née à Casablanca dans les années 1940. Son père était un entrepreneur de travaux publics. Il perdit la vie à l’âge de 36 ans, laissant Marion âgée de 9 ans et sa sœur de trois ans sa cadette. Sa mère ne travaillait pas et ils se retrouvèrent sans argent. Sa mère décida de se remarier. Marion partie vivre chez sa grand-mère avec Fatma-Zorha, sa deuxième maman. «Elle me donne l’affection que je n’ai pas reçue. Je me marie à 20 ans. Neuf mois plus tard, ma fille Virginie naît. Dans les années 1960, les pieds-noirs ne sont plus les bienvenus au Maroc, les Arabes veulent reprendre leur pays, chose légitime mais difficile à vivre. Ma mère, mes amies, mes cousins quittent le pays. La ville devient dangereuse. Un matin, je suis victime d’un attentat au marché central. L’explosion est si violente que des bouts de verre s’incrustent dans mes yeux. Heureusement, je n’en ai gardé aucune séquelle» raconte Marion le cœur serré.

Son mari décidé qu’il est temps pour eux aussi de quitter Casablanca. Un terrible chagrin pour l’actrice qui doit faire un trait sur son appartement, ses amis, sa vie agréable à Casa… Ils embarquent dans un bateau direction Bordeaux. En plus de sa valise, de sa fille et de son mari, Marion souhaite partir avec sa chienne de 4 ans: Chiffon. Le capitaine du bateau refuse la présence de la chienne à bord. «Je me tords de douleur sur le quai. Heureusement, une gentille dame qui reste là-bas me propose de la garder. Je n’oublierai jamais le regard triste de Chiffon dans les bras de sa nouvelle propriétaire. Aujourd’hui encore, je ne me suis pas remise de cet abandon. Les huit jours de traversée ont été cauchemardesques tellement j’étais malade. Impossible d’allaiter ma fille. En une journée, je n’ai plus eu de montée de lait. Bref, ce départ du Maroc n’a été que traumatisme.» Le but de sa vie? Avoir le courage de retourner à Casa.  «Je n’y ai toujours pas remis les pieds. Il va bien falloir que je me réconcilie un jour avec mon enfance et mon adolescence…»

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