Virus Zika : les femmes enceintes dans le viseur des chercheurs

Des médecins de l’hôpital de Lausanne se sont associés à quelque 4.000 obstétriciens à travers le monde, pour mener un recensement international des femmes enceintes exposées au virus Zika.



L’initiative permettra de réduire les incertitudes sur le niveau de risque pour le fœtus lorsque le virus est contracté lors de la grossesse, que la femme ait présenté ou non des symptômes d’infection, indique-t-on auprès du centre hospitalier. Au cours d’une infection au premier trimestre de grossesse, le risque de microcéphalie a été évalué à 1 pc par l’Institut Pasteur, rétrospectivement après l’épidémie en Polynésie française qui a sévi entre octobre 2013 et mars 2014. 



Cependant, la malformation a été suspectée chez 2 pc des nouveau-nés dans l’état de Pernambuco au nord-est du Brésil, indépendamment de la date d’exposition maternelle. Dans l’Etat de Rio, le plus touché par l’épidémie qui a débuté mi-2015, des anomalies foetales ont été diagnostiquées chez 29 pc des femmes ayant présenté des signes d’infection Zika. Depuis les premières soupçons en 2015, tout porte à penser que le virus devrait être considéré comme un agent tératogène (cause de malformations) comme l’agent de la toxoplasmose ou d’autres infections (syphilis, rubéole, herpès), écrit l’équipe médicale dans une étude publiée dans le journal scientifique The Lancet. Selon les auteurs, « l’étendue des anomalies foetales et néonatales reste floue » et ne se limite pas à la microcéphalie. Ils relèvent, entre autres, des « complications tardives » que des bébés, nés sans symptômes, pourraient développer ultérieurement « des déficits auditifs et visuels ».

« Le virus Zika a été détecté dans le lait maternel, mais rien ne prouve à ce jour que le virus soit transmis à l’enfant par l’allaitement au sein », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais pour les médecins de l’hôpital de Lausanne, il convient quand même de vérifier si le virus, transmis essentiellement par les moustiques, mais aussi par voie sexuelle, ne risque pas également d’être transmis par la salive ou l’allaitement.(MAP)