Société

La sainte colĂšre de Tahar Ben Jelloun contre la victoire du PJD

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Le PJD a remportĂ© les lĂ©gislatives pour la seconde fois, Benkirane a Ă©tĂ© reconduit
 une joie pour tous les partisans du parti
 une dĂ©ception pour beaucoup d’autres. 

Parmi eux, l’écrivain Tahar Ben Jelloun qui s’exprime via le magazine Le Point. Selon lui, si le Parti de Benkirane est passĂ© une seconde fois, c’est avant tout parce que les autres partis n’ont pas su s’adresser au peuple.
En revenant sur les annĂ©es passĂ©es au pouvoir, l’auteur rapporte que le parti n’a rien apportĂ© au pays et que tout relĂšverait de l’action royale. «Ses rĂ©alisations (ndlr: du PJD) sont minces ou inexistantes. La corruption sĂ©vit toujours dans la plupart des domaines, l’Ă©tat de la santĂ© est dĂ©plorable et le systĂšme de l’Ă©ducation est toujours en crise. Ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© d’important, c’est le roi qui l’a initiĂ© et mis en place».
Comme bon nombre d’intellectuels au Maroc, l’écrivain s’est clairement positionnĂ©, faisant passer le reste des Marocains pour des
conservateurs- pour rester gentil. Basons-nous sur ce postulat. La moitiĂ© des Marocains (43% des votants) n’auraient pas bien adressĂ© leur voix. L’autre moitiĂ© s’est tout simplement abstenue. Une conclusion hĂątive nous mĂšnerait Ă  croire que le niveau des votants est vivement Ă  remettre en question. 

Tahar Ben Jelloun poursuit sa critique de Benkirane en rappelant toutes les fois oĂč ce personnage n’a pas su faire preuve d’ «islamisation modĂ©rĂ©e». Il s’est positionnĂ© contre AĂŻcha Ech-Chenna, qui s’occupe des mĂšres cĂ©libataires, et s’est souvent montrĂ© indulgent quant Ă  ceux qu’on appelle communĂ©ment des prĂ©dicateurs de la haine, tels que des imams trop emportĂ©s par leur haine de la femme.

Mais voilĂ . Le PJD sait parler, et ce n’est pas le cas de tous les partis. «Beaucoup de gens se sont dĂ©placĂ©s pour voter pour lui. Cela prouve combien l’islamisation du discours politique est rentable, mĂȘme si les partis officiellement islamistes sont interdits», explique l’auteur.

Et comme si cela n’était pas assez clair, Ben Jelloun revient Ă  nouveau sur «l’immense travail du roi». «Finalement, autant le roi est dans la modernitĂ©, dans l’ouverture sur le monde, autant ce parti majoritaire est dans le repli et la rhĂ©torique religieuse». Une phrase qui met islamistes et monarchie face-Ă -face. 

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