Alors que Jane Johnson, Ă©crivaine britannique, se rendait au Maroc afin de commencer un roman sur son ancĂȘtre vendu comme esclave dans le royaume en 1625, elle rencontre Abdelkarim, un cuisinier Ă Tafraout, avec lequel elle vivra une histoire d’amour qui dure aujourd’hui encore.
En 2005, l’Ă©crivaine britannique Jan Johnson quitte son pays et atterrit au Maroc dans le but d’Ă©crire un roman sur un de ces ancĂȘtres vendu comme esclave par les pirates marocains en 1625. Lors d’une brĂšve escale Ă Tafraout, Jane rencontre un cuisinier de 42 ans, Abdelkarim. L’homme attire son attention et une histoire d’amour naĂźt entre les deux.
« J’avais voyagĂ© au Maroc avec mon partenaire d’escalade Bruce », raconte Jane dans un entretien avec The Telegraph. « Nous Ă©tions bloquĂ©s par la pluie. Nous nous sommes dirigĂ©s vers un restaurant local dont la porte nous a Ă©tĂ© ouverte par un homme enturbannĂ© extrĂȘmement charismatique (…) il Ă©tait comme un empereur dans son propre royaume, apportant de la nourriture Ă la table avec une allure théùtrale. J’ai Ă©tĂ© complĂštement impressionnĂ©e « , poursuit-elle.
Jane, ĂągĂ©e de 56 ans, ne parlait ni arabe ni amazigh et maĂźtrisait Ă peine quelques expressions en français. « C’Ă©tait vraiment une question de contact visuel », relate l’Ă©crivaine britannique pour expliquer son coup de foudre.
Le lendemain matin, Jane et Bruce se rĂ©veillent pour escalader une montagne voisine. « Il y avait beaucoup de cascades et des terrains infranchissables avant que nous puissions commencer l’escalade technique», dit-elle. Lorsqu’ils ont atteint le point crucial de la montĂ©e, ils ont dĂ©couvert une nouvelle coulĂ©e de boue et se sont rendus compte qu’ils couraient un danger potentiel.
« Le soleil s’est couchĂ© rapidement, et il y avait de la neige sur les sommets. C’Ă©tait absolument glacial, j’ai vu la mort approcher », raconte Jane. Elle dĂ©cide d’appeler le restaurant d’Abdel afin de l’avertir. Plus tard, elle dĂ©couvre qu’Abdel avait passĂ© la nuit Ă arpenter la terrasse du toit de son immeuble, regardant la montagne inquiet.
« Pendant la nuit je ne pouvais pas dormir non plus », admet-elle, « et je n’arrĂȘtais pas de penser Ă lui, il avait eu ce grand effet sur moi. Il ne fait aucun doute que cet incident a intensifiĂ© nos premiers sentiments ».
Ă son retour, Abdel organise une grande fĂȘte pour cĂ©lĂ©brer le retour de Jane.
Mariage à la clé
« Le lendemain matin, alors que nous faisions nos achats dans le souk, Abdel apparut comme un djiin , un gĂ©nie mythique surnaturel. Il a placĂ© une bague touareg sur mon doigt et m’a dit que cela me protĂ©gerait », raconte l’Ă©crivaine britannique qui ajoute: « mes genoux sont devenus faibles. Nous avons Ă©changĂ© des numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone, mais je suis parti sans aucune attente. C’Ă©tait juste une expĂ©rience magique.  »
Lorsque Jane rentre au Royaume-Uni, elle est surprise quand Abdel appelle pour voir si elle allait bien. Ils ont commencé à se téléphoner tous les soirs.
Jane ne s’Ă©tait jamais mariĂ©e auparavant. « J’ai eu deux ou trois relations significatives, mais avant de rencontrer Abdel, j’avais dĂ©cidĂ© de quitter les hommes ». Quelques mois plus tard, Jane dĂ©cide de retourner Ă Tafraout et finit par se marier avec Abdelkarim.
Jane dĂ©crit son mari comme  » intelligent, instruit, travailleur » , mais elle reconnait qu’elle connait actuellement mieux les Amazighs grĂące Ă Abdelkarim. « Le concept de femme puissante est ancrĂ© dans leur culture. Ils traitent les femmes comme Ă©gales. J’ai aimĂ© ça de lui. Les hommes britanniques me trouvaient intimidante, mais Abdel me voyait comme une lionne », se rĂ©jouit-elle.