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Dance UP, l’Ă©cole qui casse les codes

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Dans l’espoir de dĂ©velopper la danse au Maroc, Zineb Lazraq a ouvert Dance Up, une Ă©cole d’un nouveau genre qui se diffĂ©rencie par son approche innovante oĂč la notion de plaisir est centrale. Entretien.

DĂšs son plus jeune Ăąge, Zineb Lazraq a toujours Ă©tĂ© passionnĂ©e par la danse, au point de vouloir devenir danseuse professionnelle. Mais soucieux pour son avenir, ses parents la poussent Ă  faire des Ă©tudes. Son Bac en poche, elle s’envole pour la France oĂč elle intĂšgre une Ă©cole d’ingĂ©nieur Ă  CompiĂšgne. AprĂšs cinq ans d’études, Zineb rejoint Paris oĂč elle travaille au sein d’un cabinet de conseil avant de dĂ©mĂ©nager Ă  Londres. Tout ce temps, Zineb n’aura jamais arrĂȘtĂ© de danser, enchaĂźnant les cours de danse classique, Modern Jazz et dĂ©couvrant le contemporain, un style encore peu dĂ©veloppĂ© au Maroc.

©LamiaLahbabi

Se prenant de passion pour cette discipline, l’envie de la partager et de la faire connaĂźtre dans son pays d’origine se fait de plus en plus ressentir. Consciente du temps qui passe et de l’importance de faire ce que l’on aime, la jeune femme dĂ©cide de quitter sa vie londonienne en 2018 pour rentrer au Maroc et y ouvrir sa propre Ă©cole de danse. NaĂźt alors Dance Up Studio, une Ă©cole novatrice qui s’inspire du modĂšle anglosaxon et qui laisse une place considĂ©rable Ă  la crĂ©ativitĂ© et Ă  l’originalitĂ©.

Quel est votre rapport Ă  la danse ?

J’ai commencĂ© Ă  la pratiquer Ă  l’ñge de 5 ans chez Zinoune qui Ă©tait une rĂ©fĂ©rence de la danse classique Ă  l’époque. J’y ai fait mes armes durant 6 ans avant d’évoluer vers d’autres disciplines. C’est en Europe que j’ai vraiment dĂ©couvert la danse contemporaine, une discipline beaucoup moins connue au Maroc. Ça a Ă©tĂ© un vrai coup de foudre.

Pourquoi avoir dĂ©cidĂ© d’ouvrir votre studio ?

Devenir danseuse professionnelle a toujours Ă©tĂ© mon rĂȘve d’enfant. Si cela n’avait tenu qu’à moi, j’aurai arrĂȘtĂ© mes Ă©tudes pour vivre de ma passion. Cependant, mes parents ont tenu Ă  ce que je fasse des Ă©tudes pour avoir un bagage, une certaine sĂ©curitĂ©. Avec plus de recul, je peux tout Ă  fait les comprendre. MĂȘme si ce rĂȘve est toujours restĂ© dans un coin de ma tĂȘte, au fi l des ans, je me disais que de toute façon c’était trop tard pour m’engager dans cette voie. Puis un jour, j’ai eu un dĂ©clic, je me suis rendu compte que la vie Ă©tait trop courte pour ne pas faire ce que l’on aime.

©LamiaLahbabi

J’ai alors quittĂ© mon boulot Ă  Londres et j’ai commencĂ© Ă  chercher une formation pour me professionnaliser. J’ai eu la chance d’ĂȘtre acceptĂ©e au Conservatoire de danse contemporaine Ă  Londres, puis, aprĂšs l’obtention de mon diplĂŽme, j’ai dĂ©cidĂ© de rentrer au Maroc dans l’optique d’ouvrir mon Ă©cole. J’avais cette volontĂ© de transmettre cette passion, la partager et contribuer au dĂ©veloppement du monde de la danse au Maroc.

Parlez-nous de Dance Up, en quoi se différencie-t-elle des autres écoles de danse ?

Dance Up s’inspire du modĂšle anglo-saxon. En Angleterre, on est intĂ©ressant quand on est diffĂ©rent donc on va vraiment pousser les danseurs Ă  aller vers de la nouveautĂ©, Ă  ĂȘtre crĂ©atifs, Ă  proposer des choses et c’est dans cette optique-lĂ  que j’ai ouvert le studio. C’est une approche novatrice oĂč la notion de plaisir est primordiale. Selon moi, tout le monde peut faire de la danse, que l’on soit grande, petite, mince ou ronde… il n’y a pas de standards particuliers. Bien entendu, la danse demande beaucoup de rigueur mais il faut que cela reste un plaisir.

©LamiaLahbabi

Quels types de cours proposez-vous ? À qui s’adressent-ils ?

Je donne des cours de classique, Modern Jazz, Creative Dance aux enfants, adolescents et adultes. Ensuite, j’ai des professeurs pour les disciplines comme l’Oriental Fusion, la Zumba, le Street Dance, le Yoga, le Pilates… J’ai essayĂ© d’élargir l’offre avec des disciplines trĂšs populaires parce que les gens les rĂ©clament. Mais pareil, ce ne sera jamais des cours classiques. Par exemple les cours de Pilates sont un peu plus chorĂ©graphiĂ©… L’idĂ©e est d’apporter, Ă  chaque fois, quelque chose de diffĂ©rent aux Ă©lĂšves. Tous nos cours sont ouverts aux enfants Ă  partir de 6 ans, sauf certains qui ne sont rĂ©servĂ©s qu’aux adultes comme la danse orientale, le Pilates et le yoga. Nous avons Ă©galement un cours de baby ballet rĂ©servĂ© aux enfants de 4 ans. Il s’agit d’une activitĂ© d’éveil oĂč on apprend aux petits Ă  bouger autour d’activitĂ©s ludiques en apportant quelques touches de danse classique.

Qu’est-ce que la crĂ©ative dance ?

C’est un nouveau concept que j’ai importĂ© d’Angleterre et qui n’existe pas ici. C’est une discipline focalisĂ©e sur la crĂ©ativitĂ© des Ă©lĂšves. Je vais donner un thĂšme avec des consignes et ce sont les Ă©lĂšves qui vont crĂ©er leurs mouvements et leur chorĂ©graphie. Ils vont pouvoir dĂ©velopper leur crĂ©ativitĂ© et le travail en groupe. C’est une discipline qui les aide Ă  prendre confiance en eux. Des enfants un peu renfermĂ©s vont pouvoir s’exprimer librement. Bien Ă©videmment, les enfants sont guidĂ©s, on ne les laisse pas faire n’importe quoi, mais ils ont vraiment cette libertĂ© d’expression, ils ne sont plus dans cadre rigide qui fait que beaucoup d’élĂšves se dĂ©sintĂ©ressent malheureusement de la danse. Donc c’est une alternative intĂ©ressante.

©LamiaLahbabi

Quels sont les bienfaits de la danse ?

Ce qui est super c’est que c’est Ă  la fois un art et un sport. C’est un moyen d’expression qui nous permet de nous libĂ©rer du stress, des tensions du quotidien et d’un point de vue social, elle permet de prendre confiance en soi. Pour les enfants un peu dissipĂ©s, elle va les aider Ă  canaliser leur Ă©nergie et cela va se rĂ©percuter Ă  l’école. Il y a aussi beaucoup de valeurs qui sont vĂ©hiculĂ©es par la danse. C’est un petit peu l’école de la vie. Et bien entendu, la danse fait travailler tous les muscles du corps et c’est toute la silhouette qui s’affine.

©LamiaLahbabi

Peut-on commencer ce sport mĂȘme Ă  l’ñge adulte ?

Bien sĂ»r ! Il y a une expression qui dit “Il n’est jamais trop tard pour commencer quelque chose qu’on aime”. À partir du moment oĂč on est motivĂ©, on peut tout faire. Je reçois beaucoup d’adultes qui ont fait de la danse Ă©tant plus jeunes mais qui n’osent pas reprendre et qui prĂ©fĂšrent aller vers des activitĂ©s plus axĂ©es fitness. Ma mission c’est donc de les convaincre qu’il n’y a pas d’ñge pour commencer et qu’il ne faut pas avoir honte de son niveau. On n’est pas lĂ  pour juger, pour regarder qui danse le mieux, le principal est de se faire du bien tout en s’amusant. De toute façon, on ne peut que s’amĂ©liorer.

Votre objectif est-il de faire connaĂźtre la danse contemporaine au Maroc ?

Absolument. Ce que j’apprĂ©cie beaucoup dans cette danse, c’est qu’elle sort du cadre ordinaire. Or, les gens en ont une image faussĂ©e. La danse contemporaine est trĂšs vaste, elle est plein de courants et de styles diffĂ©rents. Il faut savoir qu’elle a Ă©tĂ© créée pour casser les codes du classique. Et ce qui est super dans cette discipline, c’est que le moyen d’expression prend tout son sens. On va pouvoir dĂ©velopper son sens artistique. Le mĂȘme mouvement va ĂȘtre interprĂ©tĂ© selon le background et les influences de chacun… Faire dĂ©couvrir la danse et voir que la passion naĂźt, c’est la plus belle des rĂ©compenses.

ABONNEMENT ANNUEL POUR ENFANTS ET ADOLESCENTS À PARTIR DE 5 400 DH, CARNET DE 10 TICKETS POUR LES ADULTES À PARTIR DE 1 500 DH. TÉL.: 06 66 23 75 61.

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