Rencontre: quand un jeune marocain veut vivre «Le rêve américain»

Un jeune écrivain au parcours atypique

Enfant rebel, Taha Filali Douiri séchait souvent ses cours et se chamaillait quotidiennement avec ses professeurs. La langue de Molière, il ne l’a pas apprise sur les bancs de l’école, mais chez lui, à la maison. Doté d’une extraordinaire imagination, héritage de son père (artiste musicien), il a su démontrer que l’habit ne faisait pas le moine et que les personnes dépourvues d’études ne manquaient pas forcément d’ambition et de talent. A 22 ans, Taha Filali Douiri nous confie « Lorsque je me suis lancé dans cette aventure qu’est l’écriture, je me suis dis que ce serait par passion et non pas par cupidité ou prestige. Tout a commencé en Terminale, dans un cours de maths où je m’ennuyais à mort. L’idée d’écrire un roman m’est venue alors que j’étais, une fois de plus, perdu dans ces nombreuses aventures que je m’imaginais vivre. À l’époque, je rêvais de quitter le Maroc et de partir ailleurs, je rêvais de vivre aux Etats-Unis (…) Je fis donc lire les premières pages de mon récit à mon amie Kenza Oudghiri qui m’a incitée à continuer d’écrire avec cette même passion, histoire de voir où tout cela allait me mener. Quelques temps plus tard, je me retrouvais avec une centaine de pages entre les mains ». À la question «combien de temps a pris l’écriture de son roman », l’auteur nous révèle « Après le décès de mon père en 2013, je supprimai tout ce que j’avais rédigé jusque là et j’arrêtai décrire durant tout l’année… jusqu’à la veille de mon examen de Baccalauréat. C’est alors que je repris ma plume, et en 10 jours, j’avais pratiquement rédigé 60% du roman. Mais, une fois encore, j’effaçai l’œuvre pour tout redémarrer à nouveau. En fin 2015, je pouvais enfin l’envoyer à quelques maisons d’éditions en France. Certaines, pour m’éditer, me demandèrent d’investir plus de 3000 euros pour sa promotion ! Mon choix s’est porté sur mon éditeur actuel à savoir, Édilivre.»

Toutes les étapes allant de la conception à la publication de son premier roman ont été réalisées en étroite collaboration avec son éditeur qui désormais, a inscrit l’auteur à la bibliothèque nationale de France. Aujourd’hui, son rôle lui permet de répondre aux journalistes et aux lecteurs qui se présentent à lui. Mais Taha ne compte pas s’en arrêter là puisqu’il s’est fixe pour objectif d’être un jour, publié dans l’une des plus prestigieuses maisons d’édition en France et de transformer « Le Rêve Américain » en film.

Lorsqu’un jeune auteur marocain tel que Taha se lance dans l’écriture, nous nous demandons si ce dernier peut vivre de son écriture. Pour répondre à notre question, Taha nous confie «  Si tu réussis à te faire connaître et que tu gagnes en notoriété, tes livres ou tes romans suffiront largement à ce que tu vives confortablement durant toute ta vie mais pour cela, tu devras intégrer une maison d’édition qui investira des sommes colossales pour que ton œuvre soit lue. Pour atteindre un tel objectif, il faudra également le faire traduire en plusieurs langues et multiplier les interviews avec des journalistes internationaux. Sans oublier les séances de signature ! Si tu parviens à réunir tout cela, tu seras suffisamment armé pour atteindre de tels objectifs. J’espère un jour y parvenir. Quant aux auteurs qui n’en sont pas encore là, l’écriture ne pourra être une source de revenu suffisante puisqu’ils ne gagnent en général, qu’entre 10 et 20% du prix total de son œuvre » Aujourd’hui, Taha vit à Fès. Pour subvenir à ses besoins, il travaille à temps partiel dans un centre d’appel et prévois, dans les semaines à venir, de quitter définitivement sa ville natale pour Casablanca « Je pousserai mon inspiration à son maximum afin de terminer mon second roman intitulé Le libre arbitre et j’espère très vite, me lancer dans le cinéma ou le journalisme, soit en tant que scénariste ou reporter ». En attendant de découvrir son premier roman, nous allons devoir suivre de très près les ambitions de ce jeune homme.

Le Roman

L’histoire retrace la vie de Younes Douiri, un jeune marocain qui tout au long de sa vie, n’a qu’un seul et unique rêve: vivre aux États-Unis. Un rêve ô combien important, mais tellement inaccessible… Jusqu’au jour où, un incident inattendu a bouleversé sa vie, lui donnant ainsi l’occasion de se rendre au pays de ses fantasmes. Commence alors l’aventure la plus exaltante, mais aussi la plus éprouvante de sa vie. À travers les larges terres Américains, il découvre pour la première fois ce qu’est véritablement l’amour, avec toutes ses joies, mais aussi toutes les peines qu’il a à lui offrir…

 
Le rêve Américain a été publié par Edilivre – 186 pages
Disponible pour le moment que sur internet, via une trentaine de sites tels que Fnac ou Amazon pour la somme de 16 euros hors frais de livraison.
 
Taha Filali Douiri