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Home sweet home, la tendance du Nesting

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Fini les soirĂ©es qui durent jusqu’au bout de la nuit. Rester chez soi le week-end, Ă  regarder la tĂ©lĂ©vision avec une bonne tasse de thĂ© est Ă  la pointe de la tendance ! Ce phĂ©nomĂšne, portant le nom de « nesting », apparu il y a une dizaine d’annĂ©es, revient en force pour le plus grand plaisir des casaniers ! Explications.

Si Il fut un temps oĂč arriver le lundi matin au bureau sans n’avoir rien Ă  raconter Ă  ses collĂšgues, aucune soirĂ©e endiablĂ©e, aucune gueule de bois mĂ©morable, aucune exposition  intĂ©ressante ou aucun nouveau restaurant dĂ©couvert, Ă©tait inimaginable ! Avouer ĂȘtre restĂ©e tout le weekend Ă  la maison en pyjama Ă  enchaĂźner les fi lms et les sĂ©ries nous faisait passer pour une « looseuse ». Aujourd’hui pourtant, profi ter de son temps libre pour rester chez soi et se reposer est de plus en plus revendiquĂ©, au point de devenir une vĂ©ritable tendance, appelĂ©e le « nesting » (« faire son nid » en français). La cause de son succĂšs ? Le nesting aurait de nombreux bienfaits autant physiques que psychiques.

LE NESTING, DÉFINITION

Il y a quelques annĂ©es, il fallait absolument prendre part Ă  de nombreuses sorties durant les week-ends : fĂȘtes, restaurants, bars, expositions, musĂ©es… (parfois tout cela Ă  la fois), pour paraĂźtre branchĂ©e, sociable, dynamique, cultivĂ©e, extravertie… Mais avouons-le, sortir tous les week-ends est impossible, surtout lorsque nous avons un rythme de travail effrĂ©nĂ© le reste de la semaine.

Combien de fois avons-nous alors, le vendredi soir, trouvĂ© une excuse bidon pour ne pas retrouver nos copines au bar du coin, prĂ©fĂ©rant nous allonger sur notre canapĂ©, emmitouflĂ©e dans un plaid bien chaud et hiberner ? La bonne nouvelle c’est que dĂ©sormais, nous n’avons plus besoin de mentir, car revendiquer ne pas ĂȘtre sortie durant ses journĂ©es de congĂ©s est aujourd’hui trĂšs tendance. Apparu dans les annĂ©es 2000 au Danemark, le nesting est la forme renouvelĂ©e et Ă©largie du cocooning, aussi appelĂ© hygge. Dans sa dĂ©finition, le nesting est dĂ©crit comme une « tendance sociĂ©tale propice au recentrage sur soi et Ă  l’amĂ©lioration de l’habitat (du nid) qui doit correspondre au style de vie et Ă  l’image des habitants ».

On prĂ©fĂšre alors rester chez soi le week-end pour se reposer, se recentrer, se dĂ©connecter et profi ter de son intĂ©rieur. En effet, il ne s’agit pas non plus de rester affalĂ©e sur son canapĂ© toute la journĂ©e en mangeant des sucreries, le nesting consiste Ă  s’occuper intelligemment, tout en restant Ă  la maison. Et lorsque l’on sait que le Danemark occupe la premiĂšre place du classement des pays les plus heureux selon le World Happiness Report, publiĂ© chaque annĂ©e par l’ONU, on se dit que le nesting a du bon.

 

LE NESTING, BON POUR LA SANTÉ

Le nesting consiste donc Ă  ralentir et Ă  prendre du temps pour soi. Mais pourquoi le faire obligatoirement Ă  la maison ? Les journĂ©es Ă©tant chargĂ©es, on passe trĂšs peu de temps chez nous (seulement pour dormir). Ajoutez Ă  cela le stress quotidien Ă©prouvĂ© au boulot, la circulation, les mauvaises nouvelles journaliĂšres qui apparaissent dĂšs que l’on ouvre un journal ou notre tĂ©lĂ©phone…. tous ces diffĂ©rents contextes suscitent le besoin de se concocter une bulle de confort oĂč nous nous sentons en sĂ©curitĂ©.

Un petit havre de paix que l’on retrouve une fois la porte de notre appartement fermĂ©e. Loin des prĂ©occupations liĂ©es Ă  notre travail, aux injonctions publicitaires nous ordonnant d’acheter toujours plus, nous faisons notre petit nid douillet oĂč nous oublions tous les problĂšmes extĂ©rieurs. Petit Ă  petit, on prend plaisir Ă  se retrouver Ă  la maison et on passe du FOMO (« Fear of missing out », soit la peur de rater quelque chose, un Ă©vĂ©nement social important…) au JOMO (« Joy of missing out », la joie de rater ce fameux Ă©vĂ©nement).

D’autant plus que rester chez soi est bon pour la santĂ©. InterrogĂ© par le journal El PaĂ­s, le docteur espagnol Vicente Saavedra explique que ne rien faire et rester tranquillement Ă  la maison nous permet de recharger nos batteries, Ă  l’image de notre smartphone. « Nos cellules et nos organes ont besoin de repos pour se rĂ©gĂ©nĂ©rer. Certes, se divertir de temps en temps est nĂ©cessaire, mais si le divertissement devient un mode de vie, c’est absolument nĂ©faste, physiquement et mentalement », ajoute-t-il. Le stress entraĂźne en effet la production d’une hormone appelĂ©e le cortisol.

Produit en trop grande quantitĂ© ou  pendant trop longtemps, ce dernier est nĂ©faste pour la santĂ© et provoque de nombreux effets secondaires. Parmi eux, l’obĂ©sitĂ©, l’hypertension, la fatigue, l’aciditĂ© dans l’estomac, la baisse de nos dĂ©fenses immunitaires… jusqu’à conduire au burn-out. Rester Ă  la maison permet alors de se ressourcer, de diminuer la production de cortisol et donc de dĂ©stresser.

 

SE FAIRE PLAISIR CHEZ SOI

Mais les bienfaits du nesting ne se limitent pas Ă  la santĂ© physique. Il a Ă©tĂ© prouvĂ© que cette pratique est Ă©galement bĂ©nĂ©fi que Ă  la santĂ© psychique, Ă  condition que l’on se sente bien chez nous. Pour cela, on s’adonne Ă  de la dĂ©coration d’intĂ©rieur en privilĂ©giant les couleurs claires et naturelles et en y ajoutant des plantes. Aussi, on se lance dans des travaux manuels qui sont trĂšs bons pour le moral.

PlutĂŽt que d’acheter de nouveaux meubles, on prend plaisir Ă  retaper, repeindre ou customiser les nĂŽtres. Si nous souhaitons tout de mĂȘme prendre part Ă  des activitĂ©s en plein air durant le week-end, on s’amuse Ă  crĂ©er notre petit jardin, sur notre balcon ou notre terrasse. Jardiner nous permet de nous dĂ©tendre, de diminuer le stress, d’ĂȘtre au contact de la nature et d’apprendre la patience.

On prend aussi plaisir Ă  cuisiner de bons petits plats, seule ou en famille avec nos enfants.Une Ă©tude publiĂ©e dans le British Journal of Occupational Therapy en 2004 rĂ©vĂšle en effet que prĂ©parer des gĂąteaux permet d’amĂ©liorer la confiance en soi et de lutter contre la dĂ©pression. Le nesting prĂ©conise aussi de se retrouver en famille ou avec notre conjoint, dans la tranquillitĂ© de notre chez nous en regardant un film ou en partageant un repas prĂ©alablement prĂ©parĂ© par nos soins.

On en profite Ă©galement pour s’éloigner des Ă©crans et renouer avec le plaisir de la lecture. Selon une Ă©tude du British Medical Journal, rĂ©alisĂ©e en 2003, les activitĂ©s intellectuelles, comme la lecture d’un roman, prĂ©viendraient les maladies mentales. MĂȘme s’ennuyer est bon pour le moral !

L’ennui serait en effet favorable Ă  l’altruisme et Ă  l’empathie en sociĂ©tĂ©. Toutes ces activitĂ©s permettraient alors de se « reconnecter avec nous mĂȘmes», mais Ă©galement d’amĂ©liorer notre vie sociale et nos relations avec les autres. Cette tendance s’explique Ă©galement par l’évolution de nos sociĂ©tĂ©s. Il est aujourd’hui possible de se commander Ă  manger sans bouger de son canapĂ© et Ă©viter ainsi le risque de ne pas trouver de table au restaurant, rencontrer des personnes sur des sites spĂ©cialisĂ©s, choisies selon un algorithme spĂ©cifique qui promet de trouver notre Ăąme sƓur, ou encore faire son shopping en quelques clics, sans devoir faire la queue aux cabines d’essayage puis Ă  la caisse. Enfin, le nesting nous permet de trouver le bonheur dans les choses simples de la vie. Pas besoin d’alimenter nos stories Instagram en se montrant dans le dernier bar Ă  la mode, ce que pensent les autres nous importe peu, ce qui nous rend heureux, c’est ce qui ne s’achĂšte pas. #Slowlife.

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