Interview avec Said C Naciri, le réalisateur de « Boom Boom » (PHOTOS & VIDÉOS)

43 millions de vues en moins d’une semaine: le nouveau clip de RedOne, Daddy Yankee, French Montana et Dinah Jane est un vrai succès. Des dunes du Sahara à Marrakech, en passant par Tétouan ou encore Chefchaouen, ce clip réalisé par Said C Naciri est une vraie carte postale musicale du Maroc. Entre influenceurs, stars et images hyper colorées, le réalisateur de KanYamakan a choisi de mettre en avant une image moderne du royaume qui tranche avec l’image négative que pourraient renvoyer certains médias étrangers. Plurielle est allé à la rencontre de ce réalisateur marocain. Interview.

 

 

Plurielle: Le clip Boom Boom a déjà dépassé les 40 millions de vues, c’est une réussite. Comment expliquez-vous ce succès ?

 

 

Said C Naciri: Je pense que c’est tout simplement parce qu’il y avait autant de stars réunies en une seule chanson, le cadre et l’environnement s’y prête bien également. La présence de Daddy Yankee, qui a explosé tous les records avec son clip Despacito, d’Amanda Cerny, qui a amené ses followers et de tous les autres blogueurs qui n’ont pas hésité à prendre d’assaut les réseaux sociaux pour partager des images de leur séjour au Maroc a aussi contribué au succès de ce clip.

 
Pouvez-vous nous parler des réalisations qui vous ont le plus tenu à cœur et pourquoi ?

 

 

Ma passion première, c’est le cinéma. Le projet qui m’a le plus tenu à cœur était de réaliser KanYamakan, mon premier long métrage. C’est un film d’action, un peu dans le style des westerns spaghetti. J’avais beaucoup de pression et d’appréhension, je savais que j’étais attendu au tournant par les autres réalisateurs, mais tout s’est bien passé. D’ailleurs, mon film est sorti en version américaine également, c’est le premier film marocain à avoir été doublé en anglais. 

Les clips sont des choses que j’aime faire, mon premier a été tourné en collaboration avec RedOne Records pour la chanson Tsunami d’Ahmed Chawki (plus de 100 millions de vues sur Youtube en un an).

 

Vous avez collaboré avec RedOne sur ce clip. Comment vous a-t-il approché ? Quelles étaient ses attentes ?

 

Un des managers du chanteur Ahmed Chawqi avait vu mon film et avait apprécié mon travail. Il m’a contacté pour réaliser le clip Tsunami, ma seule condition était d’en faire un travail que l’on puisse exporter au maximum partout, c’était en collaboration avec RedOne Records. Pour Boom Boom, RedOne m’a rappelé pour travailler de nouveau avec moi, parce qu’il avait apprécié notre première collaboration.

On s’est revus pour en parler: l’idée était d’exporter nos images, de faire rêver et de montrer que nous avons un pays qui évolue, qui avance.

Quand les personnes qui travaillent à la Warner sont venues avec les journalistes de Rolling Stone, ils ont été très surpris par ce que l’on a montré. Le plus beau message que l’on veut faire passer à travers ce clip, c’est « le Maroc, c’est aussi ça ». Pour nous, la réussite c’est de rassembler les gens, surtout dans le contexte actuel et avec ce que les médias donnent comme image des Arabes à l’ère de Donald Trump.

 

Combien de temps s’est écoulé entre l’idée, le tournage et la publication du clip ?

 

Nous en avons parlé fin décembre, début janvier 2017, et on a commencé à travailler sur les idées, poser le concept et faire les repérages entre février et mars. C’était un énorme challenge de réunir autant de personnes dans autant de villes. Le tournage a eu lieu en avril et la vidéo était prête à la mi-septembre.

 

 

Le clip est une production purement américaine ou marocaine ?

 

RedOne collabore avec Warner Music mais disons que c’est une production marocaine avec une distribution américaine. Nous sommes très fiers de dire que les équipes sont 100% marocaines, il y a beaucoup d’effets spéciaux qui ont été réalisés ici au Maroc.

 

On décrit le clip comme une carte postale du Maroc, aviez-vous la volonté d’attirer des touristes en faisant le tour des villes ?

 

Le clip a été tourné entre Los Angeles et le Maroc (Chefchaouen, Tétouan, Marrakech et le Sahara). Le but était de faire un clip certes, mais avec une approche cinématographique. On s’est rendu compte du nombre important de followers d’Amanda Cerny lorsqu’elle est venue au Maroc. Les fans la suivaient à Marrakech, à Tétouan également. Quand on a réalisé cela, RedOne a décidé de teaser le clip en créant une vidéo : la vidéo du thé a totalisé plus de 8 millions de vues jusqu’à présent. A ce moment-là, les gens ne savaient pas trop ce que nous étions en train de mijoter mais ils étaient tout de même intrigués.

Vous avez grandi à Marrakech, une fois le bac en poche vous vous êtes envolé vers Los Angeles pour vous spécialiser en production et réalisation. Comment vous êtes-vous dirigé vers ce domaine ?

 

Je suis né à Casablanca, j’ai passé mon enfance à Tanger et mon adolescence à Marrakech. C’est alors que j’étais très jeune, 6 ou 7 ans, que mon père a acheté une caméra. J’ai été intrigué et passionné par cet engin et très vite, j’ai su que c’était ce que je voulais faire.

Je suis fan de cinéma, en ce moment, je suis inspiré par les mangas et les super héros Marvel.

 

En tant que réalisateur de long métrage, travaillez-vous sur un film en ce moment ?

 

Oui, je travaille sur mon prochain film. Il sera très différent de KanYamakan, il sera plus sombre mais il y aura toujours du divertissement. Je suis encore en phase d’écriture alors je ne peux pas trop en parler. Mais vous en saurez plus très prochainement !