La sociĂ©tĂ© civile et les organisations internationales font pression depuis des annĂ©es sur le gouvernement marocain afin de renforcer la lutte contre le flĂ©au des « petites bonnes » dans un pays oĂč aucune loi ne rĂ©git le travail des domestiques –majeurs ou mineurs–. Le texte a Ă©tĂ© votĂ© tard dans la nuit de mardi Ă mercredi, Ă 49 voix contre sept, mais il n’entrera en vigueur quâune fois publiĂ© au journal officiel.
La sociĂ©tĂ© civile rĂ©clamait de fixer Ă 18 ans l’Ăąge minimal pour le travail domestique, »mais pour des raisons inexpliquĂ©es et inexplicables, sur proposition du ministre de lâEmploi, les dĂ©putĂ©s ont votĂ© dans lâarticle 6 de la loi une pĂ©riode de cinq ans pendant laquelle l’exploitation des mineurs est permise », dĂ©nonce dans un communiquĂ© publiĂ© sur Facebook le prĂ©sident de l’association marocaine Insaf, Omar el Kindi.
Ce moratoire signifie que dâici Ă 2021, « les fillettes ĂągĂ©es aujourdâhui de 13 ans ont de grandes chances de se retrouver « petites bonnes », dĂ©plore l’Insaf. L’Unicef avait exhortĂ© le gouvernement et le Parlement marocains Ă ne pas adopter le projet de loi sous sa forme actuelle et Ă fixer l’Ăąge minimal Ă 18 ans. Selon les derniers chiffres publiĂ©s par des organisations de la sociĂ©tĂ© civile impliquĂ©es dans la lutte contre le travail des mineurs, il y aurait entre 66.000 et 88.000 « petites bonnes » au Maroc, dont 60% de moins de 12 ans.