La sĂ©rie raconte la vie de Khnata Bent Bakar, sultane douairiĂšre du Maroc de 1729 Ă 1754, et mĂšre du sultan Abdallah II. Pendant son rĂšgne de 25 ans, elle rĂ©ussit Ă tenir les rĂȘnes du Royaume avec brio et mĂȘme Ă le sortir dâune situation politique difficile. Un rĂŽle interprĂ©tĂ© par Latefa Ahrrare…
Nawal se distingue puisquâelle est une des rares Ă exercer son mĂ©tier… pour le 8 mars, nous lâavons interrogĂ©e.
Sarah: Vous avez rĂ©alisĂ© votre premiĂšre sĂ©rie « Khnata bent bakar », dĂ©crivez-nous l’expĂ©rience?
Nawal: En effet, je suis assistante rĂ©alisateur, diplĂŽmĂ©e depuis plus de 10 ans de L’INRACI de la Haute Ă©cole Libre de Bruxelles. Et pour moi L’assistanat en rĂ©alisation et la rĂ©alisation sont des mĂ©tiers trĂšs diffĂ©rents. Je n’avais pas vraiment comme but d’ĂȘtre rĂ©alisatrice mais lâoccasion s’est prĂ©sentĂ©e Ă moi donc je me suis lancĂ©e. Mon expĂ©rience en tant quâassistante m’a permis dâavoir de bons rĂ©flexes et de savoir gĂ©rer une Ă©quipe pour pouvoir raconter une histoire et la mettre en scĂšne. RĂ©aliser Khnata Bent Bekar fut une expĂ©rience unique, câest une chance de commencer avec un aussi beau projet qui parle de notre histoire. Câest aussi une chance de pouvoir « raconter » une femme et pas nâimporte laquelle, magnifiquement interprĂ©tĂ©e par Latefa Ahrrare … Une femme qui s’est battu pour ses valeurs, pour son pays et dont les messages mĂȘme les plus dĂ©licats sont passĂ©s justement parce que fait avec beaucoup de finesse tout en restant convaincante et convaincue que ses dĂ©cisions… J’espĂšre pouvoir trĂšs vite renouveler lâexpĂ©rience.
Sarah: Ătre une femme rĂ©alisatrice aujourdâhui… la donne a-t-elle changĂ© par rapport Ă il y a quelques dĂ©cennies ?
Nawal: Oui ça a changĂ© mais pas tant que ça. Nous nâavons pas Ă©normĂ©ment de femmes rĂ©alisatrices que se soit au niveau national ou international. Mais ce peu de femmes ont fait leurs preuves. Aujourdâhui, il y a de grandes rĂ©alisatrices dans le monde comme par exemple Deniz Gamze Erguven qui a reçu des cĂ©sars et a Ă©tĂ© nommĂ©e aux Oscars pour son film Mustang… Aussi je pense que quand le spectateur va voir un film rĂ©alisĂ© par une femme, il attend un petit truc en plus « la touche fĂ©minine » !
Sarah: Comment, à travers votre métier, ou votre quotidien, revendiquez-vous votre statut de femme?
Nawal: Je le revendique de maniĂšre naturelle, je suis moi-mĂȘme. JâĂ©volue dans un domaine oĂč la majoritĂ© de mes pairs sont des hommes mais ça se passe trĂšs bien. Je pense que tant que lâon montre que lâon sait ce quâon fait et qu’on est persuadĂ© de ce quâon veut, on se fait automatiquement respecter. Je suis quelqu’un d’entier et spontanĂ© qui respecte tout le monde et qui ne fait aucune diffĂ©rence entre les gens. Ce sont les valeurs qui mâont toujours Ă©tĂ© transmises par mes parents et quand on ne prend personne de haut on ne reçoit que des bonnes choses en retour.â
Sarah: Si vous aviez le pouvoir d’amĂ©liorer une seule chose dans la vie des femmes, que changeriez-vous ?
Nawal: Je trouve que câest magnifique dâĂȘtre une femme … Jâadore en ĂȘtre une ! Mais si je dois parler de toutes les femmes, en gĂ©nĂ©ral, ça serait sympa de temps en temps dâavoir une baguette magique qui nous aide Ă tout gĂ©rer en mĂȘme temps : travail, maison et enfants ! Et si je parle de maniĂšre plus personnelle, j’aimerai ne plus avoir de menstruations parce que ça me pourri la vie (rires).