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Quand la pandémie sert de muse aux rigolos de la Toile

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Si la pandĂ©mie du coronavirus tient en haleine le monde entier, fait trembler les Ă©conomies, impose Ă  des milliards de se cloĂźtrer chez eux, et en appelle au sĂ©rieux et Ă  un niveau de vigilance sans prĂ©cĂ©dent, tant sa virulence est inĂ©dite, elle n’en demeure pas moins une source gĂ©nĂ©reuse de plaisanteries de toutes les couleurs.

Sur les rĂ©seaux sociaux, les auteurs de crĂ©ations satiriques ne tarissent pas d’ingĂ©niositĂ©. Tous les champs sĂ©mantiques sont sollicitĂ©s. Tous les domaines sont mis Ă  contribution pour sortir une blague renversante. Du sport aux relations conjugales, et du jargon politique aux insinuations religieuses, l’on s’escrime Ă  faire rire ou du moins soutirer un sourire en ces temps noirs du « corona ».

Ainsi, Ă  l’approche du mois de Ramadan, un comique recommande aux femmes de charger leurs Ă©poux, au moment oĂč les cafĂ©s sont fermĂ©s et qu’ils sont obligĂ©s de s’enfermer chez eux, de la tĂąche ĂŽ combien chronophage et fastidieuse de trier les graines de sĂ©same, ingrĂ©dient indispensable pour prĂ©parer le sfouf, plat omniprĂ©sent sur les tables durant le mois sacrĂ©.

Un autre, invoquant le jargon sportif et faisant allusion aux performances peu convaincantes des Lions de l’Atlas dans les compĂ©titions continentales et internationales, se dit convaincu que comme on se disqualifie souvent au premier tour, le Maroc ne passera sĂ»rement pas Ă  la phase II du coronavirus.

L’autre insiste sur l’Organisation mondiale de la santĂ© pour recourir Ă  la technique du VAR pour dĂ©terminer avec exactitude la provenance du coronavirus, et ainsi Ă©tablir les responsabilitĂ©s.

Mais c’est le cadet des soucis de ce drĂŽle d’internaute qui revient sur l’origine probable du virus. En utilisant une photo du cĂ©lĂšbre acteur Ă©gyptien, Adel Imam, prise d’un film des annĂ©es 80, qui le montre en train de se morfondre dans un coin de son cagibi, un foulard nouĂ© Ă  la maniĂšre d’un fellah Ă©gyptien, en se disant avec grand regret: si seulement ce gars (traduction Ă©dulcorĂ©e) avait mis du citron sur sa chauve-souris on serait libres aujourd’hui de circuler.

Un autre utilisateur d’internet ne trouve Ă  faire, Ă  force d’ennui, que d’enlever, dit-il, les points noirs Ă  une fraise Ă  l’aide d’un pince Ă  Ă©piler, alors qu’un quinquagĂ©naire, ayant entendu que le coronavirus ne s’attaque pas aux enfants, se dĂ©guise dans un pyjama pour enfant et, pour tromper la vigilance du virus tueur, une tĂ©tine dans la bouche.

Une photo manipulĂ©e qui circule sur les rĂ©seaux sociaux montre une main avec seulement trois doigts, avec le commentaire: voici ce qui m’en reste, tellement j’ai dĂ» laver mes mains.

La fermeture des Ă©coles a Ă©tĂ© une aubaine pour ces crĂ©ateurs rigolos. Une photo tirĂ©e d’une ancienne sĂ©rie arabe montre une femme au tĂ©lĂ©phone, les larmes aux yeux, qui propose aux prĂ©posĂ©s du ministĂšre de l’éducation une meilleure stratĂ©gie pour les enfants. « Vous gardez les bambins Ă  l’école, avec les instituteurs, et nous, parents, on les accompagne Ă  distance », leur suggĂšre-t-elle.

Cet autre comique, pour qui les jours de confinement ne semblent pas bouger, dĂ©crĂšte que si c’était des vacances, les quinze jours auraient dĂ©jĂ  passĂ©.

Mais ce sont les insinuations religieuses qui s’accaparent la part du lion dans ce festin doux-amer. Un Ă©poux, restĂ© cloĂźtrĂ© Ă  la maison, raconte que sa femme passe la journĂ©e Ă  invoquer le Bon Dieu de « nous Ă©pargner cette peste ». Sauf que, dit-il, je ne suis pas sĂ»r qu’elle parle du coronavirus, ou bien de moi.

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