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La grossesse réduirait les risques de rechute de cancer du sein

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La grossesse ne présente pas de risque accru de rechute pour les femmes ayant eu un cancer du sein et dans certains cas le réduit même, indique une étude internationale rassurante, la plus étendue menée à ce jour sur ce sujet.

Cette Ă©tude a Ă©tĂ© effectuĂ©e avec 1.207 femmes diagnostiquĂ©es d’un cancer non-mĂ©tastatique du sein Ă  moins de 50 ans avant 2008 et a fait l’objet d’une prĂ©sentation samedi Ă  la confĂ©rence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology, plus grand colloque mondial sur le cancer qui se tient ce week-end Ă  Chicago (Illinois).

« Notre Ă©tude confirme que la grossesse après un cancer du sein ne devrait pas ĂŞtre dĂ©couragĂ©e mĂŞme chez les femmes dont la tumeur Ă©tait hormono-dĂ©pendante », a soulignĂ© le Dr Matteo Lambertini de l’Institut Jules Bordet Ă  Bruxelles, qui a dirigĂ© ces travaux.

Parmi les femmes dont le cancer mammaire Ă©tait hormono-dĂ©pendant, soit 57% du total des participantes, plus de 40% avaient aussi des facteurs nĂ©gatifs pour le pronostic comme une tumeur de grande taille ou qui s’est propagĂ©e aux ganglions.

Sur les 1207 participantes, 333 sont tombées enceintes dans une période médiane de 2,4 ans après le diagnostic, a précisé le Dr Lambertini.

Aucune diffĂ©rence n’a Ă©tĂ© constatĂ©e dans le taux de rechute et de survie entre celles qui ont eu un enfant et les autres au cours d’une pĂ©riode de suivi de dix ans.

Chez les femmes dont la tumeur du sein n’Ă©tait pas hormono-dĂ©pendante, celles qui ont eu une grossesse avaient 42% moins de risque de dĂ©cĂ©der d’une rechute du cancer que les autres.

Selon les chercheurs, cela suggère que la gestation pourrait en fait avoir des effets protecteurs contre une résurgence de la tumeur, suppute le Dr Lambertini.

« C’est une nouvelle très rassurante et rĂ©confortante pour de nombreuses jeunes femmes dans le monde qui veulent agrandir leur famille », a quant Ă  elle jugĂ© lors d’une confĂ©rence de presse la Dr Erica Mayer, professeur adjointe de mĂ©decine Ă  l’UniversitĂ© de Harvard et directrice de recherche clinique au Dana-Farber Cancer Institute, qui n’a pas participĂ© Ă  cette Ă©tude.

Bien que la moitiĂ© des jeunes femmes venant d’ĂŞtre diagnostiquĂ©es d’un cancer du sein montrent un intĂ©rĂŞt pour la maternitĂ©, moins de 10% tombent enceintes après leur traitement anti-cancĂ©reux.

Cette Ă©tude rĂ©vèle Ă©galement que les femmes ayant eu un cancer du sein hormono-dĂ©pendant tombent enceintes plus tardivement que celles dont la tumeur n’entre pas dans cette catĂ©gorie.

Les femmes qui ont eu un cancer du sein sont, parmi toutes les survivantes de cette maladie, celles qui sont le moins inclines Ă  avoir un enfant en raison surtout de la profusion d’hormones que produit l’organisme pendant la grossesse et qui pourrait rĂ©veiller des cellules cancĂ©reuses dormantes et ressusciter la tumeur.

Cette inquiĂ©tude est particulièrement vive chez les femmes qui ont eu un cancer mammaire hormono-dĂ©pendant sensible Ă  l’oestrogène, une hormone dont s’alimente ce type de tumeur.

Les femmes atteintes de ce type de cancer prennent des anti-hormonaux pour empĂŞcher la production d’oestrogènes pendant au moins cinq ans et doivent arrĂŞter ce traitement pour la grossesse.

Davantage de recherches sont nécessaires pour comprendre les effets de la gestation sur les femmes dont le cancer du sein est HER2 positif, une forme plus agressive de tumeur qui représente de 15 à 20% de tous les cas.

L’Ă©tude suggère aussi que ces femmes peuvent allaiter leurs enfants mĂŞme après une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur du sein.

L’Ă©tude a produit peu de donnĂ©es sur les effets d’un recours Ă  des techniques de reproduction assistĂ©e comme la fĂ©condation in vitro chez les survivantes d’un cancer du sein hormono-dĂ©pendant.

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