Lâaffaire de supposĂ©s viols et maltraitance de la jeune Imane suscite un grand Ă©moi et pour cause. La fillette, ĂągĂ©e de 13 ans, se dit victime dâune injustice, mais se retrouve prise au piĂšge dans une affaire sans fin, oĂč plusieurs zones dâombre persistent.
Câest dans une vidĂ©o de 11 minutes, diffusĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, que la jeune Imane a dĂ©cidĂ© de tĂ©moigner Ă visage dĂ©couvert afin de rĂ©vĂ©ler « lâinjustice » dont elle dit avoir Ă©tĂ© victime. RĂ©vĂ©lant des dĂ©tails sordides, la fillette affirme en effet avoir Ă©tĂ© violĂ©e Ă plusieurs reprises par son oncle et par un inconnu puis maltraitĂ©e et torturĂ©e par sa grand-mĂšre. Des faits graves qui, une fois encore, peinent Ă ĂȘtre condamnĂ©s.
Pédophilie, inceste et maltraitance
Selon ses dires, Imane aurait Ă©tĂ© violĂ©e Ă plusieurs reprises par son oncle. Bien quâelle ait tentĂ© de trouver de lâaide auprĂšs de sa grand-mĂšre chez qui elle habitait, cette derniĂšre lui aurait fait promettre «de force» de garder le silence. Imane se serait alors tournĂ©e vers sa belle-mĂšre qui ne sera, elle non plus, dâaucune aide.
Imane sera Ă nouveau victime de viol de la part dâun autre jeune homme qui vivait dans des chambres que sa mĂšre, souffrant de maladie mentale, louait. RĂ©vĂ©lant des dĂ©tails sordides, Imane explique quâelle a dĂ» ĂȘtre conduite aux urgences afin quâon lui extirpe un «corps Ă©tranger» de son anus. Sur place, Imane avouera avoir Ă©tĂ© violĂ©e par son oncle et par un autre jeune homme, mineur, en plus dâavoir Ă©tĂ© maltraitĂ©e et torturĂ©e par sa grand-mĂšre.
Laxisme judiciaire
Imane est alors placĂ©e dans un centre de protection pour mineurs. Le procĂšs a bien lieu, mais alors que la justice dĂ©cide de condamner le jeune homme Ă un an de prison et sa mĂšre Ă 1 mois de prison pour avoir payĂ© une autre voisine afin quâelle ne tĂ©moigne pas contre son fils, son oncle et sa grand-mĂšre seront acquittĂ©s tous les deux. Depuis, Imane dit avoir tentĂ© plusieurs fois de mettre fin Ă ses jours, car «les coupables nâont pas Ă©tĂ© jugĂ©s». Suite Ă la publication de cette vidĂ©o, lâaffaire Imane a Ă©tĂ© rouverte sous la supervision du ministĂšre public, annonçait la prĂ©fecture de police de FĂšs le vendredi 26 fĂ©vrier, notant que les agressions sexuelles remontent au mois de janvier de lâannĂ©e derniĂšre.
La cellule de prise en charge des femmes et des filles victimes de violences de la prĂ©fecture de police de FĂšs a ainsi informĂ© lâopinion publique que «lâoncle et le voisin ainsi que deux femmes suspectĂ©es dâĂȘtre impliquĂ©es dans cette affaire ont fait lâobjet dâune enquĂȘte judiciaire et ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s devant la justice. En attendant la dĂ©cision judiciaire, la jeune Imane avait Ă©tĂ© placĂ©e dans un centre de protection pour mineures», rapporte MĂ©dias24. Toutefois, «la date et les circonstances de ces faits seront dĂ©terminĂ©es Ă travers une enquĂȘte», poursuit le communiquĂ©, sans rentrer dans les dĂ©tails.
Cette brĂšve communication nâa toutefois pas suffi Ă calmer la grogne que suscite lâaffaire. Plusieurs associations et ONG demandent Ă ce que justice soit faite. Parmi ces derniĂšres, le collectif des Hors-la-loi, qui exhorte le Conseil supĂ©rieur du pouvoir judiciaire Ă sanctionner systĂ©matiquement chaque magistrat qui nâapplique pas les peines prĂ©vues par les articles 485, 486, et 487 du code pĂ©nal, prĂ©voyant notamment une peine allant de dix Ă vingt ans dans le cadre dâaffaire de viol commis sur la personne dâune mineure de moins de dix-huit ans.