Paris: des jeunes migrants marocains trouvent refuge dans des machines à laver (PHOTOS)

Une photo partagée sur les réseaux sociaux montrant le quotidien de mineurs marocains vivants dans les rues de la Goutte d’Or à Paris dans le XVIIIe arrondissement, a suscité de vives réactions auprès des internautes.

 

En cette fin d’année beaucoup d’entre nous sont euphoriques à l’idée de célébrer la nouvelle année. Alors que la plupart sont en train d’organiser leur soirée et de choisir leur tenue du réveillon, d’autres ne peuvent faire abstraction d’une situation désolante et nous ramènent brusquement, par le biais d’un cliché, à la réalité. C’est une photo prise par Christine S., une Parisienne de 53 ans qui suscite les débats depuis quelques jours. Alors qu’elle se rend à son cours de sport mercredi 20 décembre, Christine aperçoit trois silhouettes d’adolescents, qui ont trouvé refuge dans des machines à laver d’une laverie du quartier. « C’est la première fois que je voyais ça en douze ans. Ça m’a touchée, j’ai trouvé choquant de voir ces jeunes migrants, dont au moins l’un dormait, dans cette situation. Quand j’ai montré cette photo à mon entourage, on m’a conseillé de la diffuser sur les réseaux sociaux car elle est frappante » confie-t-elle au Parisien.

 

 

Publiée vendredi 22 décembre sur Instagram et Twitter, le cliché a suscité de vives réactions de la part d’internautes qui, en cette veille de Noël, on été émus de voir ces jeunes chercher un peu de chaleur. D’autres par contre ont été moins conciliants et souhaitent simplement qu’on les « renvoie chez eux ». « Des gens m’ont demandé comment faire pour aider et leur apporter des vêtements », raconte Christine. « J’ai eu aussi droit à des commentaires plus haineux, des gens qui me disaient qu’il faut juste les renvoyer chez eux».

 

 

 

 

Originaires du Maroc, ces jeunes, âgés de 9 à 17 ans, errent dans les rues du quartier de la Goutte d’Or à Paris depuis près de deux ans. Refusant toute aide et prise en charge par les autorités françaises, ces enfants sont totalement livrés à eux-mêmes, se débrouillent pour trouver un endroit où dormir et de quoi manger et deviennent pour la plupart, toxicomanes.

 

Une situation qui devient problématique pour les habitants et les commerçants du quartier. « Ils sniffent de la colle et agressent nos employés. Certains clients n’osent plus venir, le chiffre d’affaires de cette laverie a été divisé par quatre » se désole la propriétaire de la laverie et directrice générale de Self Blanc Drug, Nathalie Humbert. D’autant plus que ces jeunes Marocains ne se contentent pas seulement de passer la nuit au chaud dans les machines à laver mais y font également leurs besoins. Une situation qui porte préjudice à l’activité de la laverie. « Ils ne font pas que dormir dans les machines, ils y font leurs besoins. On retrouve souvent la laverie dans un sale état. C’est un endroit où on fait du social. Mais si demain, on doit mettre trois vigiles devant la laverie, on ne pourra plus garder nos tarifs ». A elle seule, Nathalie Humbert se retrouve impuissante face à ce problème et ne semble pas réussir à trouver de l’aide auprès des forces de l’ordre. « On a appelé la police un nombre incalculable de fois, mais ils disent qu’ils ne peuvent rien faire contre eux ».

 

Qu’elle est donc la solution ? Si ces jeunes refusent toute prise en charge, comment les aider ? En attendant de trouver une issue à ce problème, l’Amesip (Association marocaine d’entraide aux mineurs en situation précaire) tente de retrouver leurs familles au Maroc afin de leur offrir la possibilité d’un avenir meilleur que celui de SDF dans les rues de Paris.