Une photo partagĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux montrant le quotidien de mineurs marocains vivants dans les rues de la Goutte dâOr Ă Paris dans le XVIIIe arrondissement, a suscitĂ© de vives rĂ©actions auprĂšs des internautes.
En cette fin dâannĂ©e beaucoup dâentre nous sont euphoriques Ă lâidĂ©e de cĂ©lĂ©brer la nouvelle annĂ©e. Alors que la plupart sont en train dâorganiser leur soirĂ©e et de choisir leur tenue du rĂ©veillon, dâautres ne peuvent faire abstraction dâune situation dĂ©solante et nous ramĂšnent brusquement, par le biais dâun clichĂ©, Ă la rĂ©alitĂ©. Câest une photo prise par Christine S., une Parisienne de 53 ans qui suscite les dĂ©bats depuis quelques jours. Alors quâelle se rend Ă son cours de sport mercredi 20 dĂ©cembre, Christine aperçoit trois silhouettes dâadolescents, qui ont trouvĂ© refuge dans des machines Ă laver dâune laverie du quartier. « Câest la premiĂšre fois que je voyais ça en douze ans. Ăa mâa touchĂ©e, jâai trouvĂ© choquant de voir ces jeunes migrants, dont au moins lâun dormait, dans cette situation. Quand jâai montrĂ© cette photo Ă mon entourage, on mâa conseillĂ© de la diffuser sur les rĂ©seaux sociaux car elle est frappante » confie-t-elle au Parisien.
#paris #homeless #homelessperson #france #streetchildren #migrants #SDF #refugies Les enfants des rues Ă BarbĂšs. The street children of La Goutte d’Or these isolated migrants seek a little rest and warmth in a laundrette. Paris 18e – France 20/12/17 pic.twitter.com/TEMNxGSCM6
â spy-de-paris (@infernale75) 22 dĂ©cembre 2017
PubliĂ©e vendredi 22 dĂ©cembre sur Instagram et Twitter, le clichĂ© a suscitĂ© de vives rĂ©actions de la part dâinternautes qui, en cette veille de NoĂ«l, on Ă©tĂ© Ă©mus de voir ces jeunes chercher un peu de chaleur. Dâautres par contre ont Ă©tĂ© moins conciliants et souhaitent simplement quâon les « renvoie chez eux ». « Des gens mâont demandĂ© comment faire pour aider et leur apporter des vĂȘtements », raconte Christine. « Jâai eu aussi droit Ă des commentaires plus haineux, des gens qui me disaient quâil faut juste les renvoyer chez eux».
Je n’ose pas regarder cette photo une seconde fois, quelle honte, c’est tragique de laisser ces enfants dans cet Ă©tat.
â IDA SOFAR (@PsychoTropiques) 25 dĂ©cembre 2017
Je n’ose pas regarder cette photo une seconde fois, quelle honte, c’est tragique de laisser ces enfants dans cet Ă©tat.
â IDA SOFAR (@PsychoTropiques) 25 dĂ©cembre 2017
Le retour au pays plutĂŽt …
â lisiane gautier (@lisiane_gautier) 26 dĂ©cembre 2017
Originaires du Maroc, ces jeunes, ĂągĂ©s de 9 Ă 17 ans, errent dans les rues du quartier de la Goutte dâOr Ă Paris depuis prĂšs de deux ans. Refusant toute aide et prise en charge par les autoritĂ©s françaises, ces enfants sont totalement livrĂ©s Ă eux-mĂȘmes, se dĂ©brouillent pour trouver un endroit oĂč dormir et de quoi manger et deviennent pour la plupart, toxicomanes.
Une situation qui devient problĂ©matique pour les habitants et les commerçants du quartier. « Ils sniffent de la colle et agressent nos employĂ©s. Certains clients nâosent plus venir, le chiffre dâaffaires de cette laverie a Ă©tĂ© divisĂ© par quatre » se dĂ©sole la propriĂ©taire de la laverie et directrice gĂ©nĂ©rale de Self Blanc Drug, Nathalie Humbert. Dâautant plus que ces jeunes Marocains ne se contentent pas seulement de passer la nuit au chaud dans les machines Ă laver mais y font Ă©galement leurs besoins. Une situation qui porte prĂ©judice Ă lâactivitĂ© de la laverie. « Ils ne font pas que dormir dans les machines, ils y font leurs besoins. On retrouve souvent la laverie dans un sale Ă©tat. Câest un endroit oĂč on fait du social. Mais si demain, on doit mettre trois vigiles devant la laverie, on ne pourra plus garder nos tarifs ». A elle seule, Nathalie Humbert se retrouve impuissante face Ă ce problĂšme et ne semble pas rĂ©ussir Ă trouver de lâaide auprĂšs des forces de lâordre. « On a appelĂ© la police un nombre incalculable de fois, mais ils disent quâils ne peuvent rien faire contre eux ».
Quâelle est donc la solution ? Si ces jeunes refusent toute prise en charge, comment les aider ? En attendant de trouver une issue Ă ce problĂšme, lâAmesip (Association marocaine dâentraide aux mineurs en situation prĂ©caire) tente de retrouver leurs familles au Maroc afin de leur offrir la possibilitĂ© d’un avenir meilleur que celui de SDF dans les rues de Paris.