Tanger: deux ans de prison ferme pour avoir violé son épouse

Une décision de la cour d’appel de Tanger a condamné un homme à deux ans de prison ferme pour avoir violé son épouse.

Une décision de la cour d’appel de Tanger a condamné un homme à deux ans de prison ferme pour avoir violé son épouse.

Mariée il y a un an, la femme a dès sa nuit de noces, dû subir les assauts violents de son époux, rapporte le journal Al Ahdath Al Maghribia, précisant que la jeune femme a eu des rapports sexuels violents entrainant de graves déchirures vaginales. Malgré ses refus, le mari, âgé de 25 ans, l’obligeait à avoir des rapports sexuels et l’aurait violée à plusieurs reprises.

Devant la cour, le mari a nié avoir violé sa femme, précisant que depuis leur mariage en 2017, ils ont toujours eu des rapports sexuels superficiels consentis.

La jeune femme a, lors de son procès, produit des certificats médicaux attestant des séquelles physiques et psychiques.

Le tribunal l’a condamné à deux ans de prison ferme et une amende de 2.000 dirhams en plus d’un dédommagement de 30.000 dirhams pour la victime. La cour a été convaincue par la gravité de l’acte et a pris en compte l’état de santé de la victime qui a souffert d’une dépression sévère pouvant mener au suicide.

Ce jugement, qui n’est pas une première au Maroc, vient conforter un peu plus le droit des femmes victimes de violences conjugales. En 2013, un jugement similaire avait été rendu par la cour de justice d’El Jadida condamnant un fkih qui obligeait sa femme à avoir des rapports sexuels contre-nature.

Pour rendre ce dernier verdict, la cour s’est reposée sur l’ article 51 du code de la famille qui précise que le mariage produit des droits et devoirs réciproques entre époux. Les juges ont estimé que l’époux n’a pas le droit de forcer son épouse à adhérer à ses caprices sexuels. La femme n’étant plus tenue d’une obligation d’obéissance, obligation abolie par le nouveau code de la famille.

La décision de justice de Tanger vient en tout cas à point nommé pour toutes ces femmes qui doivent subir des rapports sexuels non consentis, responsables de séquelles physiques, psychiques et sexuelles. De quoi réjouir les militants des droits de l’homme et de défense des droits des femmes.