A la veille de la Journée Internationale des Droits de la Femme, une page sur Facebook (avec plus de 10000 like et quelques 8200 partages) appelle à faire une marche à Tanger contre le « tabarroj »  (traduisez port du vêtement occidental) en en faveur du Hayk et du Hijab. S’ensuit alors une guerre de commentaires entre progressistes et conservateurs qui, au vu de la sensibilité du sujet, n’ont pas mâché leurs mots pour faire valoir leurs opinions divergentes. 

Il ne leur en aura pas fallu longtemps pour tomber dans le piège… de ce débat mort-né.

Faut-il croire que la plupart des femmes voilées n’ont pour principal objectif que celui de se concentrer sur celles qui ne le portent pas ? Et la réciproque est tout aussi valable.

Dans nos familles, nous avons toutes une sœur, une tante, une maman ou une cousine que nous aimons, que nous respectons et qui nous le rend bien et le plus étonnant dans ces cas là, c’est que personne ne juge personne. On s’aime tel que l’on est, quoi que l’on porte… ou que l’on ne porte pas. 

Passé ce terrain familial, c’est une toute autre histoire. Les unes toisent les autres, créant un climat de malaise causé par un regard accusateur. Un regard qui vous rend presque coupable de porter le voile ou de ne pas le porter. Les torts sont ainsi partagés et la tension ne fait que monter.

Doit-on donc comprendre que la tolérance ne devient possible qu’à partir du moment ou la personne voilée -ou pas- fait partie de notre entourage ? Ce débat n’a pas lieu d’être, et nul ne peut avoir la prétention de changer l’autre. Ces pseudos-conservateurs et néo-progressistes, de plus en plus présents sur la toile, ne font qu’attiser la haine.

Qui sont-ils ? Que cherchent-ils ? Certains se croient investis d’une mission de redressement spirituel, d’autres n’ont que faire de ce débat mais profitent d’une ignorance incontestée pour s’adonner à leur activité favorite : étaler leur «science» sur facebook. Et ceux, qui pour satisfaire leur égo, ne sont finalement que des provocateurs avides de likes et de partages.

Lorsqu’on est bienveillant, on accepte l’autre avec toutes ses différences. Sur le plan spirituel, inutile de se justifier pour respecter ce que nous avons de plus précieux : notre libre-arbitre sans lequel, il ne peut exister réellement de vivre-ensemble.