Accident à Marrakech: Nouhaila Barbie restera en prison

A l’origine d’un accident de la circulation qui a coûté la vie à deux enfants sans domicile fixe ce week-end, la reine de beauté Nouhaila alias Barbie restera en prison. La jeune femme écrouée depuis dimanche à Marrakech devait attendre son procès qui s’est déroulé ce mardi. 

A l’origine d’un accident de la circulation qui a coûté la vie à deux enfants sans domicile fixe ce week-end, la reine de beauté Nouhaila alias Barbie restera en prison. La jeune femme écrouée depuis dimanche à Marrakech devait attendre son procès qui s’est déroulé ce mardi. 

Verdict?

La reine de beauté couronnée au Liban devra purger une peine de prison pour meurtre et excès de vitesse. Pour rappel, la Miss avait perdu le contrôle de sa voiture de luxe suite à une soirée bien arrosée. Pour freiner sa course, Nouhaila Imelki a foncé dans un arbre, tuant sur le coup deux enfants qui dormaient près de là.

Des internautes indignés

Sur la Toile, les internautes n’ont pas tardé à exprimer leur indignation. De nombreux statuts Facebook ont commencé à apparaître ces derniers jours pour condamner le manque de protection de ces enfants des rues, et de l’injustice qu’ils subissent:

« Une jeune femme en Range Rover a percuté deux enfants (14 & 15 ans) en situation de rue à Marrakech.
Les deux gamins sont morts sur le coup.
Les premiers éléments parlent de conduite en état d’ébriété…
Pour le moment, le juge a refusé une remise en liberté provisoire pour la jeune femme (N. E.) décrite comme une miss beauté.
Les deux victimes n’ont personne pour les défendre, hurler l’injustice qui les a frappé….
J’espère que le Marocain se fera leur voix.
Dormez bien.« 

« Cette nuit, comme les nuits précédentes, je dormirai dehors. 
J’ai un peu faim mais mon estomac a appris à cohabiter avec cette douleur…
Je vis au jour le jour et je ne me suis pas lavé depuis longtemps. D’ailleurs, me suis-je vraiment déjà lavé ? On m’a dit que c’était la rentrée scolaire. J’aurai bien aimé partir à l’école moi aussi, acheter des fournitures et préparer mon cartable avec des stylos de toutes les couleurs. J’aurai aimé ouvrir un livre et lire des mots. J’aurai aimé rentrer à la maison et trouver ma maman qui m’attend ou du moins, qui appelle pour s’assurer que je sois bien rentré.
Je me souviens de ce petit garçon qui m’observait, ils devait se demander pourquoi mes vêtements étaient si sales ? Pourquoi je demandais de l’argent à sa maman ?… ça n’aura duré que quelques secondes mais si je devais multiplier ce nombre de secondes par le nombre de fois où j’ai vu des regards se poser sur moi, ça en ferait beaucoup.
Heureusement, je ne sais pas compter.
Voilà à quoi ressemble ma vie, sans parler des risques de la voir s’arrêter chaque jour. Et chaque jour, je fais des rencontres étranges. Parfois gentilles, souvent indifférentes et quelque fois dangereuses. J’ai donc appris à courir. A courir vite. Peut-être bien qu’un jour je deviendrai un champion et tout le monde parlera de moi. Je verrai mes photos dans les journaux et je mangerai trois repas par jour. Peut-être…
Vous voyez, j’ai des rêves plein d’espoir.
Je nous croyais être à l’abri sous cet arbre…
Nous avons parlé, nous avons rigolé et nous nous sommes endormis. Fatigués mais heureux de nous tenir compagnie. Peut-être même que nous avons pleuré, mais je ne m’en souviens plus. Je ne me souviens plus de rien d’ailleurs.
Cette nuit est longue et je n’arrive toujours pas à me réveiller. Que s’est-il passé ? Quel est cette lumière, quel est ce bruit ? Quel est ce silence ? Je ne sais plus où je suis. C’est étrange. C’est calme. Je n’ai plus froid et je n’ai même pas faim. Je vois des gens autour de nous, je vois cette voiture qui a percuté notre arbre… et je nous vois, mon ami et moi. On dort encore.
En fait, on dort pour toujours.
Non, ne me pleurez pas maintenant, ça ne sert plus à rien. Je n’ai besoin de rien là où je suis. Par contre, je vais vous demander une dernière chose. Désormais, quand vous verrez un petit garçon dans la rue, quand il ne vous dira pas qu’il a faim, qu’il a chaud ou qu’il a froid, pensez à moi. Pensez à ce que j’aurai aimé que vous fassiez pour moi. J’aurai aimé que vous me couvriez. J’aurai voulu que l’on me demande comment je m’appelle, que l’on me fasse sentir que j’existe et que je compte pour vous. Même si cela ne durera que quelques secondes.
Car si on multiplie toutes ces secondes…
ah mais, j’oubliai… C’est vrai que je ne savais pas compter avant d’arriver au paradis.
#sdf #misère #dignité #enfant« 

De son côté, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) de Marrakech, a déclaré que cet accident s’était produit très tôt le matin du samedi 8 septembre sur le boulevard Prince Moulay Abdellah. L’association a demandé à ce que la loi soit appliquée et que toutes les mesures légales soient prises contre la conductrice responsable.