Les femmes ne pourront exercer le mĂ©tier d’adoul avant deux ans, aprĂšs une formation et une rĂ©vision du cadre lĂ©gal de la profession, a indiquĂ© Ă H24info, Bouchaib El Fadlaoui, prĂ©sident de l’Instance nationale des adouls.
«A lâissue dâun concours prĂ©vu dans trois mois, les candidates au mĂ©tier d’adoul devront suivre une formation dâune durĂ©e dâune annĂ©e et demi», a expliquĂ© Bouchaib El Fadlaoui. Selon lui, une rĂ©forme du cadre juridique de lâexercice du mĂ©tier d’adoul sera nĂ©cessaire entre temps pour permettre lâaccĂšs aux femmes Ă ce domaine.
«Les axes traitĂ©s par le Conseil supĂ©rieur des OulĂ©mas autorisant les femmes Ă devenir adouls concernent le volet financier et ne nĂ©cessitent aucun amendement du cadre juridique. Les femmes pourraient commencer ce travail dĂšs maintenant. Par contre, le volet ayant trait au tĂ©moignage du mariage et du divorce sera examinĂ© par le Conseil, qui devra donner son avis sur la question. Par la suite, le ministĂšre de la Justice en collaboration avec lâInstance nationale des adouls pourra le traduire en loi», explique El Fadlaoui.
Les entraves
En effet, la loi 16-03 relative Ă la profession d’adoul comporte certaines entraves. Parmi elles, El Fadlaoui cite lâobligation quâun adoul soit toujours secondĂ© par un confrĂšre pour recevoir les tĂ©moignages, et ce, conformĂ©ment Ă lâarticle 27 de ladite loi. Cet article stipule que «le tĂ©moignage est adressĂ© Ă deux adouls habilitĂ©s Ă recevoir les tĂ©moignages conjointement et en mĂȘme temps».
«On ne peut plus rĂ©pondre Ă cette condition imposant un duo d’adouls. Sinon, il serait question dâune Ă©quipe formĂ©e dâun homme et deux femmes? Ce serait dĂ©placĂ©. Il faut que lâadoul, qu’importe son sexe, puisse recevoir tout seul les tĂ©moignages, Ă lâinstar des notaires», explique El Fadlaoui.
Autre entrave, la procĂ©dure dâofficialisation des documents des adouls dans les registres de consignation qui impose un contrĂŽle et une homologation par le juge chargĂ© des affaires notariales. Une procĂ©dure jugĂ©e «lourde et stĂ©rile» par le prĂ©sident de l’Instance nationale des adouls.