Société

La journaliste d’origine marocaine Souad Mekhennet reçoit le prix Daniel Pearl 2017 aux Etats-Unis

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Le prix Daniel Pearl 2017 pour le courage et l’intĂ©gritĂ© dans le journalisme a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă  Souad Mekhennet, correspondante internationale du Washington Post, qui devient ainsi la premiĂšre femme musulmane Ă  recevoir cette distinction prestigieuse, a annoncĂ© rĂ©cemment la Chicago Journalists Association (CJA).

 
La consĂ©cration de cette jeune journaliste qui revendique avec fiertĂ© une triple culture marocaine, turque et allemande, a Ă©tĂ© recommandĂ©e par les parents de Daniel Pearl, le journaliste amĂ©ricain du Wall Street Journal qui avait Ă©tĂ© assassinĂ© au Pakistan par Al QaĂŻda, prĂ©cise-t-on de mĂȘme source, ajoutant que ce prix sera remis Ă  Souad Mekhennet le 10 novembre prochain, Ă  l’occasion du 78Ăš diner annuel de la CJA.

 
Dans son message de recommandation, la Fondation Daniel Pearl affirme ĂȘtre fiĂšre de se joindre Ă  la CJA afin d’ »honorer Souad Mekhennet dans ses efforts visant Ă  percer l’opacitĂ© entourant les membres de l’Etat islamique », notant que la laurĂ©ate de cette annĂ©e « illustre bel et bien l’esprit de courage et d’intĂ©gritĂ© de Daniel, ainsi que son engagement intransigeant envers la recherche de la vĂ©rité ».

 
De son cĂŽtĂ©, le prĂ©sident de la CJA, Allen Rafalson, s’est dit honorĂ© de dĂ©cerner ce prix chaque annĂ©e Ă  des journalistes comme Souad Mekhennet qui « sont attachĂ©s aux normes Ă©levĂ©es du journalisme que Daniel Pearl dĂ©fendait de son vivant ».

 

 

 

 

La distinction, créée en 2002 en hommage Ă  Daniel Pearl, rĂ©compense le courage et l’intĂ©gritĂ© dans le journalisme. Parmi les rĂ©cipiendaires du Prix figurent notamment le journaliste vedette de la chaĂźne d’information en continu CNN, Wolf Blitzer, et la non moins cĂ©lĂšbre Martha Raddatz (ABC), ains que Lara Logan (CBS).

 
NĂ©e en Allemagne d’un pĂšre marocain et d’une mĂšre turque, Mekhennet est la premiĂšre femme musulmane Ă  remporter le Prix Daniel Pearl.

 
En plus de son travail pour le Washington Post, elle a dĂ©jĂ  fait des reportages pour le compte du New York Times et Der Spiegel, ainsi que d’autres publications. Elle est diplĂŽmĂ©e notamment du Harvard’s Weatherhead Center for international Policy, de la John Hopkins School of Advanced International Studies, and du Geneva Center for Security Policy.

 
Souad Mekhennet est trÚs connue pour ses reportages sur le terrorisme et plus particuliÚrement pour son ouvrage « I was Told to Come Alone : My Journey Behind the Lines of Jihad » (Edition Henry Holt, juin 2017) qui a été best-seller du Washington Post.

 

Dans cet ouvrage, qui se lit comme un thriller, l’auteure prend des risques personnels pour aller au-delĂ  des sentiers battus et des conforts des rĂ©dactions en pĂ©nĂ©trant, au grĂ© de ses rĂ©cits de premiĂšre main au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Europe, l’esprit de ces jeunes, qui constituent la proie des marchands de la mort.

 
De ses pĂ©rĂ©grinations, l’on retiendra un travail d’investigation minutieux qui a permis de divulguer l’identitĂ© de « Jihadi John », ce bourreau qui se pavanait devant les camĂ©ras et exhibait l’exĂ©cution barbare de personnes qui avaient le tort de ne pas partager sa vision exĂ©crable du monde.

 
Avec son dernier ouvrage, Souad Mekhennet a apportĂ© une contribution qui souligne la nĂ©cessitĂ© d’un dĂ©bat profond et bien informĂ© sur le flĂ©au du terrorisme, sa nature, ses causes et ses implications tout en veillant Ă  poser les vraies questions et Ă  placer ce dĂ©bat dans son vĂ©ritable contexte, tout en prenant soin de battre en brĂšche les raccourcis et les clichĂ©s rĂ©ducteurs.

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