Si l’affaire de Khadija, victime prĂ©sumĂ©e d’un viol collectif, a suscitĂ© une vague de solidaritĂ©, elle reste entourĂ©e de plusieurs zones d’ombre. Les dĂ©clarations des parents des agresseurs prĂ©sumĂ©s et celles d’une spĂ©cialiste en dĂ©tatouage remettent en cause la vĂ©racitĂ© du tĂ©moignage de la jeune fille.
Les tatouages datent-ils de deux mois seulement? Khadija a-t-elle vraiment Ă©tĂ© violĂ©e? Depuis quelques jours, ces questions rodent dans l’esprit de plusieurs personnes ayant suivi l’affaire de Khadija. Les dĂ©clarations d’une spĂ©cialiste en dĂ©tatouage et des parents des agresseurs prĂ©sumĂ©es de la jeune fille ont semĂ© le doute sur la vĂ©racitĂ© du tĂ©moignage de la jeune fille. Poussant mĂȘme certaines personnes Ă se dĂ©solidariser de la jeune fille.
Linda Paradis, spĂ©cialiste en dĂ©tatouage qui a rendu visite Ă Khadija pour la soigner, a en effet dĂ©clarĂ©, dans une vidĂ©o filmĂ©e par nos confrĂšres de Barlamane, que « la peau de la jeune fille Ă©tait parfaitement cicatrisĂ©e, son tatouage remonterait donc Ă au moins six mois ». Elle va mĂȘme jusqu’Ă dire que « ses tatouages ont Ă©tĂ© faits pour cacher des cicatrices au couteau qu’elle se serait elle mĂȘme infligĂ©e il y a un an ou plus ».
Pour la spĂ©cialiste en dĂ©tatouage, ce serait Khadija qui se serait elle-mĂȘme tatouĂ©e les mains. Elle reconnaĂźt tout de mĂȘme que sur certaines parties du corps, les tatouages ont Ă©tĂ© effectuĂ©s par une tierce personne. Linda Paradis n’a toutefois pas retirĂ© les tatouages de la jeune fille, parce qu’ils « seraients faits avec une peinture murale et donc le traitement au laser serait trĂšs dangereux pour la santĂ© de Khadija ».
La spécialise finit son témoignage en remettant en question la version de Khadija. Une version qui rejoint les propos des parents des suspects qui ont multiplié les déclarations à la presse marocaine en accusant Khadija de mensonge et en dénonçant son mode de vie, selon eux, « dépravé ».
Une pĂ©tition pour lui venir en aide et obtenir « justice pour elle » a recueilli plus de 50.000 signatures en quelques jours. Des propositions d’interventions mĂ©dicales gratuites ont affluĂ©, selon la NSAT, une association d’aide aux femmes victimes de violences qui a dĂ©cidĂ© de la soutenir, rapporte l’AFP.
Pour rappel, douze hommes, ĂągĂ©s de 18 Ă 28 ans, ont Ă©tĂ© placĂ©s en dĂ©tention prĂ©ventive, avec diffĂ©rents chefs de poursuite, comme « traite d’ĂȘtre humain sur mineure », « viol », « menace de meurtre », « torture et usage d’arme causant des blessures et sĂ©quelles psychiques », « constitution d’une bande organisĂ©e, enlĂšvement et sĂ©questration », « non-dĂ©nonciation de crime » et « non-assistance Ă personne en danger », selon les informations obtenues par l’AFP auprĂšs d’une source judiciaire.
Selon nos confrÚres de Medias24, qui citent une source bien informée, les douze individus placés en garde à vue ont reconnu la plupart des faits (sauf le kidnapping) au cours des confrontations avec la victime.