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Rencontre avec Fatima Adoum (INTERVIEW)

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On l’avait dĂ©couverte en 2001 aux cĂŽtĂ©s de Vincent Cassel dans IrrĂ©versible. AprĂšs avoir enchaĂźnĂ© les rĂŽles dans Sherlock Holmes 2, The Game Of Shadows ou encore Dealer, on la retrouvera prochainement  dans la sĂ©rie internationale The Team saison II et en 2018 aux cĂŽtĂ© de LeĂŻla Bekhti dans le film Un homme pressĂ© de HervĂ© Mimran. Fatima Adoum, une actrice accomplie et engagĂ©e… Rencontre.

 

SDL : Qui ĂȘtes-vous ?

 

Fatima Adoum : J’habite Paris depuis longtemps mais je suis originaire de Lyon, ville de la soie, des lumiĂšres et des traboules que j’aime tant. J’ai Ă©galement vĂ©cu Ă  Londres, une ville que j’adore pour ses parcs, sa douce folie, le savoir vivre ensemble, la diversitĂ© culturelle et gastronomique et la musique. Je viens d’une famille multiculturelle, citoyenne du monde, donc je ne peux pas dire que je me sens plus française, arabe, espagnole, anglaise, parisienne ou lyonnaise, je suis un peu ou beaucoup de tout ça et chanceuse d’avoir toutes ces richesses culturelles.

 

 

A quand remonte votre passion pour le théùtre ? Le cinéma ?

 

Tout a commencĂ© avec les contes. Enfants, chaque mercredis aprĂšs-midi ma mĂšre nous racontait de merveilleux contes et c’est un des moments que j’attendais avec le plus d’impatience. J’ai la chance d’avoir une maman trĂšs cinĂ©phile donc enfant, nous allions rĂ©guliĂšrement au cinĂ©ma, un peu plus tard au théùtre et Ă  chaque fois nous ressortions trĂšs excitĂ©s par ce que nous avions vu et nous rejouions des scĂšnes Ă  la maison, ce que nous faisions Ă©galement avec les contes. A 7 ans, j’ai vu Il Ă©tait une fois dans l’Ouest, Ă  la tĂ©lĂ©vision et lĂ , j’ai su que je voulais faire ce mĂ©tier.

 

 

Si vous n’aviez pas Ă©tĂ© actrice, qu’auriez-vous fait ?

 

Voyagé davantage et avoir milles et une vie différentes.

 

 

Le premier film que vous ayez vu ?

 

J’ai toujours vu beaucoup de films depuis l’enfance donc je serai incapable de dire quel est le premier film que j’ai vu, le premier film dont je me souviens bien oui mais pas celui que j’ai vu. Je dirai Superman.

 

 

Le dernier ?

 

The Square de Ruben Östlund, une merveille d’intelligence, en apparence presque manichĂ©en alors que ce film est d’une grande subtilitĂ©.

 

 

Vos films préférés ?

 

Birdman de Alejandro GonzĂĄlez Iñårritu est le dernier film qui m’a bouleversĂ©, pour sa maĂźtrise technique, ses acteurs et la musique. Ce film offre sans doute Ă  Michael Keaton son plus beau rĂŽle alors qu’il interprĂšte un acteur « has been ». Billy Elliot, c’est un film qui me fait toujours le mĂȘme effet aprĂšs l’avoir vu plusieurs fois, la bande son est gĂ©niale. C’est un film sans prĂ©tention et plein d’espoir, un conte pour enfant et adulte. En fait, il y en a trop, les films de Tarkovski, Kubrick, Steve Mac Queen, Les Monty Phyton
.j’aime aussi beaucoup les sĂ©ries. La derniĂšre que j’ai adorĂ©e est Handmaid’s tale, tout ce que ça raconte sur une vie oĂč il faut se mĂ©fier de tout le monde par peur d’ĂȘtre dĂ©noncĂ© alors que l’on aspire juste Ă  une vie meilleure, c’est glaçant ! Tout est dans la rĂ©serve, l’élĂ©gance, la sobriĂ©tĂ©, la retenue des acteurs, Elisabeth Moss y est fascinante.

 

 

Vos mentors ?

 

Ma mĂšre pour sa sagesse, son ouverture d’esprit, sa gĂ©nĂ©rositĂ© et son humour.

 

 

Vos icĂŽnes ?

 

Meryl Streep et Susan Sarandon

 

 

Les meilleurs moments de votre carriĂšre ?

 

Ma plus grande fiertĂ© c’est d’avoir appris le syrien pour le rĂŽle de Miriam que je joue en ce moment dans la sĂ©rie The Team. Je tenais vraiment Ă  ĂȘtre crĂ©dible en syrienne de Damas alors j’ai travaillĂ© avec un coach syrien qui habite Paris mais qui est nĂ© et a vĂ©cu Ă  Damas et qui m’a Ă©normĂ©ment aidĂ© avec des dĂ©tails trĂšs prĂ©cis sur les femmes de Damas, leur mode de vie avant la guerre, l’art
Je me suis Ă©galement beaucoup documentĂ©e. Le patrimoine culturel syrien est stupĂ©fiant. On ne rĂ©alise pas assez Ă  quel point ce pays dĂ©tient des trĂ©sors de l’histoire de l’humanitĂ©. GrĂące Ă  ce personnage, j’ai donc Ă©normĂ©ment appris et c’est pour ce type de dĂ©fi que j’aime ce mĂ©tier, se mettre dans la peau de son personnage, c’est aussi s’approcher de sa culture lorsqu’elle est diffĂ©rente de la notre, son mode de vie qui dĂ©terminera aussi ses objectifs et sa trajectoire. J’ai travaillĂ© passionnĂ©ment ce rĂŽle. Je suis heureuse d’avoir appris quelque chose de nouveau, d’une part de savoir que c’était possible avec un temps de prĂ©paration plutĂŽt court, environ 2 mois. Je continue Ă  apprendre cette merveilleuse langue. Et puis ce personnage me touche beaucoup.

 

 

Avec qui rĂȘveriez-vous de travailler ?

 

Une histoire et un rĂŽle intĂ©ressants sont dĂ©jĂ  les deux points essentiels. Il y a beaucoup de rĂ©alisateurs qui m’intriguent, j’aime aussi l’idĂ©e que ce soit des univers Ă  chaque fois diffĂ©rents comme Jacques Audiard, Abdelrrahmane Sissako, Nabil Ayouch, Nadine Labaki, Olivier Assayas, MaĂŻwenn Le Besco, Abdellatif Kechiche, Toledano et Nakache
 J’aimerai Ă©galement travailler Ă  nouveaux avec des rĂ©alisateurs danois dont j’admire le travail. J’aime leur cinĂ©ma et leurs sĂ©ries.

 

 

Racontez-nous The Team


 

Une nouvelle Ă©quipe de police europĂ©enne est formĂ©e dans cette deuxiĂšme saison de la sĂ©rie. J’y interprĂšte une pĂ©diatre syrienne, Mariam Barkiri, qui vit Ă  Londres et qui va se retrouver malgrĂ© elle au cƓur d’une enquĂȘte internationale. La sĂ©rie est dirigĂ©e par deux rĂ©alisateurs danois, Kasper Gardsoe (qui avait dirigĂ© la saison 1) et Jannik Johansen (Murk, Stealing Rembrant, la sĂ©rie Borgen). C’est une production danoise, allemande, belge, suisse et autrichienne. Je n’ai pas encore terminĂ© ce tournage mais Ă©tant la seule actrice française, je peux dire que je suis ravie d’avoir de superbes partenaires de jeu venus d’un peu partout, l’amĂ©ricain Navid Negahban (Abu Nazir dans la sĂ©rie Homeland, prochainement dans Aladin de Guy Ritchie), l’acteur allemand Jurgen Vogel, Marie Bach Hansen ou encore l’anglais Mark Heap (The big Train, Misfits, Skins). Mon personnage, dont les enjeux Ă©voluent au cours des 8 Ă©pisodes, traverse une partie de l’Europe donc elle refait le parcours qu’elle a fait en fuyant la Syrie mais dans l’autre sens avec tout ce que ça implique voir plus.

 

 

Dans votre dressing, on trouve quoi ?

 

Beaucoup de vĂȘtements noirs (rires) et l’étĂ© de la couleur.

 

 

Quel fut votre premier achat inoubliable ?

 

Un disque, London calling des Clash.

 

 

Le luxe, c’est quoi ?

 

Le raffinement sans ostentation.

 

 

Votre péché mignon ?

 

Me prendre pour une chanteuse quand je suis seule alors que je chante faux.

 

 

Votre hobby ?

 

Le cinĂ©ma, mon mĂ©tier mais aussi ma passion donc je joue mais j’aime aussi regarder le travail des autres, Ă  tous les postes, pas seulement les acteurs ou les rĂ©alisateurs. Ca commence par le travail du scĂ©nariste, celui du directeur de casting qui a fait le choix de proposer tel ou tel acteur, des dĂ©cors, de la lumiĂšre, des accessoires etc. Mais le théùtre Ă©galement, la danse et les expositions peinture, photos


 

 

Au dĂźner de vos rĂȘves, de qui seriez-vous entourĂ©e ?

 

De madame bienveillance et monsieur rire.

 

 

OĂč vous voyez-vous dans dix ans ?

 

Peu importe oĂč, en France ou Ă  l’étranger mais toujours actrice, lĂ  oĂč les belles rencontres professionnelles me porteront.

 

 

Racontez-nous le Maroc…

 

Le Maroc c’est mon premier voyage d’adulte, sans ma famille. Un voyage initiatique. J’ai fait le tour de l’Atlas en bus et sac Ă  dos pendant un mois, j’en garde un merveilleux souvenir. Coup de foudre en arrivant Ă  Marrakech puis je suis partie chercher le fameux le Castle made of sand « Bordj El Berod » de Jimi Hendrix Ă  Essaouira. A l’époque je croyais la lĂ©gende selon laquelle Hendrix voulait acheter la ville de Diabet donc j’y suis allĂ©e pour visiter et tant mieux sinon je n’aurai peut-ĂȘtre pas dĂ©couvert ce fort. Une famille marocaine m’a invitĂ©e Ă  partager son repas Ă  Taroudant, j’ai fait un hammam Ă  Taliouine, dormi dans les montagnes de ce village, mangĂ© des dattes Ă  la palmeraie Skoura. J’ai traversĂ© les grottes des cascades d’Ouzoud, je me suis promenĂ©e dans un champ de safran
je ne voulais plus partir, il y a tellement de lieux fascinants au Maroc et les gens sont si accueillants. J’y suis rĂ©cemment retournĂ©e en tant que marraine de la 3Ăšme Ă©dition du Raid Sahraouiya Ă  Dakhla pour soutenir l’association SolidaritĂ© FĂ©minine, cause qui me tient Ă  cƓur. J’aimerai interprĂ©ter la vie de AĂŻcha Ech-Chenna, je l’ai rencontrĂ©e et nous en avons longuement parlĂ©, elle est trĂšs enthousiaste Ă  cette idĂ©e, j’espĂšre tourner cette histoire avec un(e) rĂ©alisateur (rice) marocain(e). J’espĂšre y retourner bientĂŽt.

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