Tanger: manifestation salafiste pour la libération d’une daeshiste

Le Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) a démantelé le 3 octobre une cellule terroriste composée de dix femmes liées à Daech, et qui s’activait à Kenitra, Tan-Tan, Sidi Slimane, Salé, Tanger, Oulad Teima, Zagora et Sidi Taibi. Le groupe est accusé d’avoir élaboré un attentat terroriste qui devait être exécuté le jour des élections législatives. Un énième grand coup de filet de nos autorités, à l’exception que cette histoire ne s’arrête pas là.
 
Dimanche dernier, des dizaines de personnes, la majorité d’entre elles appartenant au courant salafiste, ont tenu une manifestation à Tanger. Leur revendication: la libération de Jamila Aït Chraâ, une des dix présumées terroristes arrêtées une semaine auparavant. Dans une vidéo publiée par le groupe salafiste « Jeune Tanger » sur Facebook, la sœur de la concernée crie dans un micro que cette dernière « n’a jamais envisagé les faits qu’on lui reproche, et qu’elle ne sortait pas de la maison et se consacrait à sa prière et à sa religion ».

Entourée de nombreux manifestants, la jeune femme vêtue d’un voile intégrale ajoute que l’arrestation de Jamila Aït Chraâ « est tombée comme la foudre ». Elle accuse même les autorités « d’avoir kidnappé sa sœur sans preuves » et dit ne pas comprendre « comment on peut accuser quelqu’un qui suit les préceptes de l’Islam de terrorisme ».
 
La vidéo comptabilisait près de 80.000 vues après deux jours. La majorité des commentaires penchaient du côté de la daechiste présumée. Mais, fait remarquer le HuffPost Maroc, les posts qui ne sont pas en faveur de cette initiative sont systématiquement censurés par « Jeune Tanger », tandis que ceux appelant à la violence sont gardés.