#PayeTaPlainte : les plaintes pour violences sexuelles mal prises en charge (aussi) en France

Le groupe F et le tumblr Paye ta police ont lancé une enquête visant à recueillir les témoignages de personnes ayant porté plainte pour violences sexuelles. En quelques jours, des centaines de victimes ont raconté la façon dont elles avaient été reçues en commissariat.

Le groupe F et le tumblr Paye ta police ont lancé une enquête visant à recueillir les témoignages de personnes ayant porté plainte pour violences sexuelles. En quelques jours, des centaines de victimes ont raconté la façon dont elles avaient été reçues en commissariat. Une grande majorité affirme avoir été mal prise en charge : un chiffre accablant pour les forces de l’ordre et décourageant pour les victimes.

 

 

« J’ai voulu porter plainte après qu’un homme m’a agressé dans le RER B. Refus dans deux commissariats », « Lors d’un dépôt de plainte pour viol sur mineure, les policiers ont demandé à ma mère si je n’avais pas attisé le comportement de l’agresseur »… Ces témoignages affligeants ont été recueillis à la suite de l’enquête lancée le 12 mars par le Groupe F et le tumblr Paye ta Police. Son but : identifier la façon dont les femmes portent plainte pour violences sexuelles et comment elles sont reçues en commissariat ou en gendarmerie. En seulement 10 jours, près de 500 témoignages ont été récoltés et sont désormais consultables en ligne. Et le constat qui en est ressorti est plutôt inquiétant.

 

 

Une carte de France a été publiée sur la Toile le 3 avril. Elle répertorie pour chaque ville le nombre de témoignages reçus et les problèmes potentiellement rencontrés. Si quelques villes sont dans le vert, signe de la bienveillance des forces de l’ordre, la majorité d’entre elles sont dans l’orange ou le rouge. Autrement dit : de nombreux commissariats manquent à leur devoir. Dans 91% des cas, les plaignantes sont confrontées à de mauvaises prises en charge. Si elles doivent d’abord faire face au refus ou au découragement de la plainte, les victimes subissent aussi de la part des forces de l’ordre une remise en question sur l’importance des faits mentionnés. Autres raisons à ces mauvaises prises en charge : la culpabilisation des victimes ou encore la solidarité avec l’agresseur.

 

 

Comme le pointe l’enquête, ces pratiques ne sont pas seulement des cas isolés, mais des faits récurrents, présents dans la quasi-totalité des départements de France. Le Groupe F, créé début mars par la militante Caroline de Haas, entend mettre fin aux violences sexistes et sexuelles ainsi qu’aux discriminations en menant des actions concrètes. Avec cet appel à témoignages, le collectif féministe espère récolter encore de nombreux témoignages pour dénoncer l’inefficacité du système judiciaire français, qui souvent, plombe le travail des forces de l’ordre. L’objectif consiste à faire réagir les gendarmeries de France pour changer la donne et voir les plaintes traitées avec bienveillance et professionnalisme. Et faire en sorte que les victimes ne soient pas freinées lorsqu’il s’agit de dénoncer leurs agresseurs.