Gérer la relation mère-fille quand on est la fille

Il y a celles qui gèrent la relation comme c’est indiqué dans les manuel de psychologie de comptoir : communication, complicité, respect, écoute et bienveillance. Et il y a les autres. Celles dont la relation avec la mère est loin d’être un long fleuve tranquille, au contraire c’est le Bouregreg en période d’inondations : c’est violent voire dangereux et surtout ça déborde dans tous les sens. Tantôt la fille est ingrate, tantôt la mère est envahissante, parfois elles sont en concurrence et, pire, elles peuvent être indifférentes.  

Fossé générationnel, traditions et hchoumas, attentes et soif de liberté, les causes d’une relation conflictuelle avec sa génitrice il y en a « en veux-tu en voilà ». Comment dépasser les conflits d’un amour qui a souvent du mal à se contenir sans se faire du mal à soi et à celle sans qui on ne serait pas la ? Pour beaucoup c’est une question de temps, de maturité, de recul et d’expériences. C’est une fois adulte qu’on réalise et qu’on apprécie les sacrifices d’une mère et que si on ne s’entend pas avec elle c’est surtout parce qu’on lui ressemble plus qu’on ne pourrait l’imaginer (ou se l’avouer). Imaginez que vous deviez être amie avec vous-même ? Ca serait dur d’être tolérante… c’est pareil avec la mama.  

Personne n’attend de vous que vous fassiez de votre mère votre journal intime ou votre personnal shoppeuse… seulement de trouver le moyen de créer une relation qui vous est bénéfique et saine. Pourquoi ? Parce que lorsque vous mettez votre ego de côté vous réalisez qu’elle ne veut que votre bien. Sauf pathologies de mères perverses-narcissiques qui relève de la psychiatrie. Mais en général, si le bas blesse c’est qu’elles ne savent pas mettre la forme pour vous transmettre des conseils. A vous de prendre le taureau par les cornes et la confronter comme une adulte responsable. Dites lui ce qui vous gêne, demandez lui de reformuler, creusez pour en savoir plus sur ses réactions et … rassurez-là. Mais oui, cette bonne femme est tout simplement morte de trouille. Elle sait les dangers de la vie, les difficultés, elle veut le meilleur pour vous et son plus gros souhait serait de vous épargner les déceptions, les échecs. Ce qu’elle refuse d’admettre c’est que ces déceptions et ces échecs sont ce qui fera de vous une femme forte, sûre d’elle et avec des principes.  

Tâchez de la comprendre. Votre mère ne peut s’empêcher de se projeter à travers la « chair de sa chair » alias vous. Elle aimerait vous éviter les tracas mais aussi, parfois, rêve de vous voir accomplir ce qu’elle n’a pas pu réaliser. D’où le complexe du « Tu fera des études en médecine sinon je ne suis plus ta mère ». Dans son imaginaire, devenir médecin c’est le summum de la réussite sociale et pécuniaire, c’est le statut rêvé. Ca sera dur de lui faire admettre que votre rêve à vous c’est d’aller enseigner le français aux réfugiés syriens (simple exemple, prière de ne pas y voir de polémique). Mais seul votre succès la rassurera. Attention cependant à ne pas se tromper de chemin juste par esprit de contradiction.  

Une mère a dit à sa fille « aujourd’hui nous parlons d’égale à égale ». Pourtant, quelques années avant cette mère était décrite comme tyrannique par sa fille. Ce qui a déclenché le changement ? La fille en question a fait des choix qu’elle a assumé jusqu’au bout faisant preuve de détermination, de rigueur et d’amour envers sa mère. Résultat ? Face à l’attitude de sa fille, la mère n’a eu d’autre choix que de respecter ses choix et même… la soutenir.  

Pour rassurer une mère, tenez la au courant des faits importants de votre vie, demandez lui conseil sans pour autant les suivre à la lettre et surtout montrez lui tout l’amour que vous avez pour elle.