Les premiers extraits chocs de «Loubna, la dangereuse»

« Le corps de Loubna est un livre ouvert dont les blessures révèlent l’histoire d’une femme de notre époque ». C’est ainsi que la journaliste française Marion Van Renterghem a choisi d’entamer le livre-témoignage « La dangereuse » sur l’actrice Loubna Abidar et qui sera disponible à partir du 18 mai à Paris. Le quotidien Al Akhbar publie ainsi en exclusivité quelques extraits de ce livre qui fera bien des remous. C’est à travers le papier que celle qui a joué à la perfection le rôle d’une prostituée dans le film « Much Loved » a choisi de se dévoiler pour raconter son vécu et revenir sur un passé loin d’être glorieux. Elle y rappelle de ce 20 septembre 1985, le jour de sa naissance, censé être un bonheur pour ses parents. Il n’en était rien. Qualifiée de « catastrophe » par sa famille, Loubna, encore bébé, était une véritable déception pour ses parents qui voulaient à tout prix un garçon. dE quoi donner le ton sur les déboires de cette jeune Marrakchie qui a toujours livré de vraies batailles contre la vie. 

Un père alcoolique et violent

Elevée par un père accro aux drogues et abonné aux bars de la ville ocre, Loubna garde en elle les séquelles d’une enfance volée. Celle qui a dû vendre, si jeune, des gâteaux à Jamaâ Lefna qu’elle confectionnait elle-même a été violentée pendant des années par son père. Aujourd’hui, son corps porte toujours les traces de brûlures de mégots, de violences et de tortures dont quelques unes seulement ont été dissimulées par des opérations esthétiques. Ce même père la suspendait par les pieds, lui brûlait le corps et la harcelait sexuellement. « Je tire ma force des cicatrices de mon corps. Elles me rappellent toutes les difficultés que j’ai traversées jusqu’à aujourd’hui », confie la jeune femme, plus forte que jamais. Lorsqu’elle en a eu « ras-le-bol » des sévices de son père, Loubna le chasse définitivement de la maison devant le regard effaré mais passif de sa mère. Depuis, ce père vit dans la rue… 

La lune, ma confidente

Contrairement à la majorité des femmes marocaines dont l’avenir est tracé dès la naissance, Loubna Abidar a toujours défrayé la chronique et souhaité mener une existence hors du commun. A l’âge de six ans, elle rêve de devenir une prostituée, loin des stéréotypes du mariage et de maternité. « Ma grand-mère me disait que toutes les prostituées iront en enfer. Ça ne faisait qu’attiser mon envie », raconte-t-elle. Lorsqu’elle atteint 16 ans, elle se perfectionne dans la danse orientale et se fait une bonne réputation dans les restaurants, les salles de sport et les hôtels de luxe de la ville ocre. Dans son semblant de vie de star, elle croise le célèbre Claude Chal, le roi de la night-life parisienne, juif de confession qui était déjà à la soixantaine. Elle l’épouse et découvre Paris, la Thaïlande, les Maldives, les Etats-Unis, Dubaï ou encore le Mali. En 2006, le rêve prend fin. A l’aéroport de Bruxelles, Loubna rencontre un entrepreneur brésilien, un certain Bernardo. C’est le coup de foudre. Ils se marient et ont Luna. « J’ai choisi ce prénom parce que la lune était mon seul confident lorsque j’étais jeune. Je lui demandais d’exaucer mes rêves et elle était toujours présente pour moi », se rappelle l’actrice.

Mes toilettes, ma galerie

Autre trait de la personnalité de Loubna Abidar: ses toilettes…où elle accroche les photos de tous ceux qui l’ont soutenu durant sa carrière et dont Naima Mcharqui. « Tous ceux qui m’ont cassé après Much Loved n’ont pas leur place dans mes toilettes », tranche la jeune femme.

Evoquant le film de Nabil Ayouch qui a changé sa vie, Loubna a consacré tout un chapitre à la scène de sexe qu’elle joue dans le long-métrage et qui lui a attiré les foudres des Marocains. Elle raconte ainsi les difficultés qu’elle a rencontrées pendant le tournage et qu’elle ne pu surmontait qu’après avoir pris de la Vodka. « Nabil Ayouch a tenté de me calmer en me disant que la scène ne durera que quelques minutes. J’ai tellement pleuré pendant le tournage qu’on a dû reprendre plusieurs fois », confie Loubna, assurant qu’elle était certaine que cette scène lui causerait beaucoup de problèmes. Elle ne croyait pas si bien dire.