Cherchez l’erreur: 60% des Marocaines sans travail sont mariées !

Les derniers chiffres du HCP viennent de tomber s’agissant de la participation des femmes marocaines au marché du travail en 2017. Seules 22,4% d’entre nous en faisons partie… Des chiffres alarmants qui s’expliquent par des raisons encore plus alarmantes.

Les derniers chiffres du HCP viennent de tomber s’agissant de la participation des femmes marocaines au marché du travail en 2017. Seules 22,4% d’entre nous en faisons partie… Des chiffres alarmants qui s’expliquent par des raisons encore plus alarmantes.

 

Si les femmes participent au marché du travail à hauteur de 22,4%, les hommes sont en revanche 71,6% à travailler en 2017 selon le Haut Commissariat au Plan (HCP).

 

Malgré les efforts réalisés ces quinze dernières années en matière de formation des femmes et de scolarisation des jeunes filles, les chiffres révèlent un échec de taille. En effet, le taux d’activité des femmes a reculé de 3,5 points.

 

Ce sont donc plus de 10 millions de femmes, soit 77,6% de la population féminine âgée de plus de 15 ans qui se retrouve sur le carreau.

 

Fait encore plus alarmant, 76,6 % sont femmes au foyer contre 13,4% qui sont élèves ou étudiantes.

 

 

Le mariage, ennemi du travail de la femme ? 

 

Visiblement oui, car l’enquête fait ressortir que 60,8% des femmes en dehors du marché du travail sont mariées. Les deux tiers de ces femmes, constituées en majorité de femmes de moins de 45 ans, ne disposent d’aucun diplôme. Autant dire que leur vie repose intégralement entre les mains de leur mari et leur avenir de son bon vouloir.

 

Pire encore, au delà des chiffres, le HCP révèle que près de la moitié des femmes inactives (52,7%) invoquent, comme obstacle à l’accès au marché du travail, la nécessité de prendre soin des enfants ou du foyer (52,6% en milieu urbain et 52,8% en milieu rural), et que 8% citent le refus du mari (8,3% en milieu urbain et 7,2% en milieu rural).

 

 

Celles qui veulent mais ne peuvent pas…

 

Certains pointeront du doigt le manque de volonté de ces femmes mariées. Mais le fait est qu’en parallèle, le HCP fait remarquer qu’environ une femme inactive sur 10 (10,9%) est disposée à exercer un emploi (11,2% en milieu urbain et 10,4% rural), ce qui représente des effectifs, respectivement, de 1,1 million, 759.000 et 341.000 femmes, ajoutant que cette proportion est de 25,9% pour celles évoquant le refus du père ou d’un membre de la famille, de 16,8% le refus du mari et de 10,3% la nécessité de prendre soin des enfants.

 

L’enquête a par ailleurs, indiqué que 28,9% des femmes âgées de moins de 30 ans qui sont en dehors du marché du travail suite au refus du père ou d’un proche sont disposées à travailler, précisant que cette proportion est de 24,4% parmi les femmes âgées de 30-44 ans et de 11,9% parmi les 45 ans et plus.

 

Parmi les femmes déclarant comme raison le refus du mari, ces proportions sont respectivement de 22,3%, 18,2% et 7,2%, a-t-elle relevé. Parmi les femmes qui détiennent un diplôme de niveau supérieur, la proportion de celles disposées à intégrer le marché de travail atteint 43,1% parmi celles dont la raison avancée est le refus du père ou d’un membre de la famille, 29,8% le refus du mari et 28,6% l’éducation des enfants et les tâches domestiques.

 

Un manque à gagner énorme pour le Maroc et son économie ! Faut il le rappeler, l’accès des femmes en dehors du marché du travail disposées à travailler aurait pour conséquence d’améliorer les taux d’activité, plus particulièrement celui de la population féminine, a souligné le HCP, notant que ce taux serait, ainsi, à l’échelle nationale et pour les deux sexes réunis, de 51,0% (au lieu de 46,7%) et de 30,9% pour les femmes (au lieu de 22,4%), soient une amélioration, respectivement, de 4,3 et 8,5 points de pourcentage.