Etude : La violence contre les femmes relève des coutumes et des traditions et non de la religion

Les résultats d’une étude sur la violence à l’encontre des femmes, présentés vendredi à Rabat, ont relevé que les formes de violence, de tutelle et de dominance sur les femmes relèvent des coutumes et des traditions et n’ont aucun lien avec la religion et les textes religieux. Réalisée par Farida Zomorod, professeur maître-assistant à Dar Al Hadith Al Hasania, cette étude portant sur  »la classification des concepts de la non-violence contre la femme dans le Saint Coran et la Sunna », démontre que plusieurs concepts et dispositions tirés des textes du Coran et de la Sunna, défendent toutes les formes de violence à l’égard des femmes.



L’étude dont les travaux ont été présentés lors d’une rencontre de communication, organisé par le Centre de recherches et d’études sur les valeurs au siège de la Rabita Mohammadia des Oulémas, a relevé que la plupart des concepts figurant dans le Coran et la Sunna bannissent toutes les formes de la violence psychique, verbale, corporelle et sexuelle contre les femmes. 



Mme Zomorod a également souligné que ces concepts et jugements sont susceptibles d’être appliqués et adaptés aux différentes sociétés, lois et constitutions, appelant à cet effet, les Oulémas et les érudits du droit à élaborer des règles juridiques garantissant aux femmes leurs droits.



Il ressort également de cette étude que plusieurs formes liées à la tutelle et à la dominance sur les femmes relèvent des coutumes et des traditions. Ainsi, la religion n’a jamais été et ne sera une cause de propagation du phénomène de la violence contre les femmes.



L’étude a recommandé le rapprochement des concepts coraniques et de la Sunna par rapport aux femmes, quels que soient leurs niveaux culturels et sociaux, en vue de la recomposition d’une conscience féminine, digne de ses valeurs, statuts, droits et obligations, et ce à travers le renforcement des sessions de formation, rencontres scientifiques dans les différents espaces d’enseignement, ainsi que les associations et les mosquées.



La même étude a mis l’accent sur le passage de ces concepts et jugements de la théorie à la pratique, à travers le concours des différents acteurs concernés pour adapter ces concepts aux lois et législations régissant la relation entre les individus.



Selon l’étude, il faudrait édicter des lois sur la violence contre la femme, le droit à l’héritage et la contrainte exercée sur les femmes et les filles mineures à se marier et la violence conjugale.



 »Cette étude scientifique qui se base sur les textes du Coran et de la sunna s’assigne pour finalité de répondre à certains fanatiques ayant lu certaines traductions du Saint Coran, et abouti à des déductions sans aucun fondement scientifique, prétendant que l’islam exhorte et incite à la violence contre la femme », a indiqué le président du Centre de recherches et d’études sur les valeurs, Mohamed Belkebir.



Cette étude, qui s’inscrit dans le cadre du partenariat établi entre Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et la Rabita Mohammadia des Oulémas, vise à extraire les concepts et dispositions figurant dans le Coran et la Sunna en relation à la lutte contre la violence basée sur le genre