Le calvaire d’une Marocaine menacée d’expulsion en France

Imane Ben Taleb est une jeune Marocaine vivant à Millau, dans le sud de la France. Comme beaucoup de ses compatriotes, elle aussi a été désillusionnée par le mariage avec un MRE. Tout a commencé en septembre 2013, lorsque la jeune étudiante en histoire au royaume fait la connaissance d’un Français d’origine marocaine. Quelques mois plus tard, les deux tourtereaux décident de se marier. Ben Taleb précise que ce n’était pas un mariage arrangé: «la police française m’a souvent demandé combien mon époux avait payé mon père, mais nous nous aimions».

La jeune Marocaine part ensuite s’installer en France avec son mari et la famille ce dernier. C’est le début du calvaire: elle et sa belle-mère ne s’entendent pas bien. « Je n’avais aucun droit. Elle m’humiliait, disait que j’étais une incapable. Même pour manger un morceau de pain, je devais demander sa permission », confie-t-elle à Midi Libre. La situation atteint le point de non-retour quand son mari lui demande de venir passer les célébrations de l’Aïd avec sa famille au Maroc.

Ben Taleb fait savoir qu’elle préfère être seule avec lui, mais il refuse et propose qu’elle parte faire l’Aïd chez son oncle, en Italie. A son retour du Maroc, il viendra la chercher. Le voyager au Maroc n’était qu’un prétexte pour éloigner sa femme. Cette dernière partie en Italie, le mari reste en France et dépose une main courante contre elle au commissariat… pour abandon de domicile familial. Toujours dans le cadre de cette ruse organisée de toutes pièces, selon la Marocaine, il demande également la séparation.

Les deux conjoints sont aujourd’hui en instance de divorce, et le titre de séjour de Ben Taleb, qui vit depuis à Millau avec une cousine, n’est plus valable. Sous l’emprise d’une obligation de quitter le territoire français, la jeune femme a peur de retourner au Maroc, où elle risque d’être répudiée par sa famille. Son rêve d’enseigner l’histoire encore vivace, la jeune Marocaine reste forte et veut lutter pour ses droits.