Enfant: tout petit en thérapie

Parce que les pressions s’intensifient et que de nouvelles problématiques se sont posées,la pédopsychiatrie s’est largement démocratisée depuis quelques années. On y fait même appel parfois à tort et à travers, en cédant plus facilement à cette alternative, notamment en cas de divorce, de rivalité fraternelle ou encore d’échec scolaire. Au grand dam de pressions s’intensifient et que de nouvelles problématiques se sont posées, certains bambins qui refusent d’avoir affaire à un « étranger». Or, le plus souvent, derrière un motif qui peut d’emblée paraître banal, peut se cacher un vrai problème à dénouer. La démarche n’est donc pas vaine. Mais, la tâche n’est pas toujours évidente… Non seulement, il faut préparer son enfant à bien vivre cette expérience, mais il faut également que les parents, eux mêmes, soient prêts à accepter certaines critiques et à se remettre en question.

Quand consulter un psy?

Le comportement peut être lié à un trouble psychologique qu’il ne faut pas banaliser. Ainsi, quand le souci, et la souffrance qui va avec, commencent à avoir de réelles conséquences sur toute la famille, c’est là qu’il faut vraiment consulter, expliquent les spécialistes.

Une démarche assez complexe

Mais, s’il est en période de révolte et de conflit avec vous, il rejettera l’idée de rencontrer cette tierce personne. Ne serait-ce que pour aller à l’encontre de ses parents. Il faudra donc s’armer de beaucoup de patience pour garder son sang-froid et lui expliquer que c’est une personne neutre qui gardera ses secrets et qui n’est pas nécessaire que l’enfant prenne conscience de sa souffrance et qu’il soit désireux de s’en débarrasser. Pourquoi refuse- t-il d’aller chez le psy ? Soit parce qu’il est indifférent de ses problèmes, soit parce qu’il est trop capricieux, soit parce qu’il se complait dans ce qu’il est, soit parce qu’il a peur de s’ouvrir à un étranger ou qu’il redoute que son « traitement» soit difficile à vivre pour ses parents…

Doit-on l’obliger à se faire suivre ?

Il n’est pas rare que les enfants trainent les pieds pour se rendre à la consultation ou refusent obstinément d’aller chez le pédopsychiatre. Et, une fois dans le cabinet, entre crises de larmes ou de mutisme, ils refusent. Alors oui, il faut aller consulter. Et rapidement même, car il ne faut pas attendre que les symptômes s’installent. Si les enfants sont incapables de verbaliser leurs émotions, aux parents d’être à l’alerte des premiers signes inquiétants: troubles du sommeil, de l’alimentation ou du langage, problèmes de socialisation, colères répétées, repli sur soi… Un changement brutal de votre « complice ». Parfois, si la communication parentale est vraiment rompue, un autre membre de la famille peut anticiper la démarche. L’important, c’est d’arriver au but ! Car, contrairement à un adulte, difficile pour un tout petit d’évaluer sa souffrance psychologique et encore moins de comprendre l’impact d’une thérapie. Or, pour que la thérapie soit concluante, il est catégoriquement de participer à la séance. Pourtant, les techniques d’approche se veulent ludiques, intégrant des outils de médiation, comme les dessins, les jeux, ou la musique par exemple. Or, le soin psychologique nécessite une participation active du « patient ». Dans le cas contraire, un praticien ne peut pas traiter l’enfant s’il refuse.

L’avis de la psy Dr Amal Chabach

 D’abord,  il ne faudrait pas prendre la décision sur un coup de tête et croire que la thérapie réglerait tout ! Il faudrait avant tout équilibrer la vie de couple, sécuriser ainsi l’enfant et ensuite si les deux parents croient qu’il a besoin de consulter un psychologue, il serait judicieux de prendre l’aval de son pédiatre.  Il ne faut surtout pas l’obliger ni lui faire un chantage émotionnel. En fn de compte, c’est le rôle du thérapeute de construire un vrai lien et d’encourager son jeune patient à adhérer à la thérapie.