Divorce à la marocaine : les 6 pièges à éviter absolument !

Vous êtes sur le point de divorcer ou vous y réfléchissez sérieusement ? Attention à quelques écueils qu’il convient d’éviter, surtout quand on vit au Maroc.

Vous êtes sur le point de divorcer ou vous y réfléchissez sérieusement ? Attention à quelques écueils qu’il convient d’éviter, surtout quand on vit au Maroc.

Vous êtes femme au foyer et avez consacré toute votre vie au bien-être de votre mari et de vos enfants ?

C’est tout à votre honneur mais cela peut vous désavantager à l’heure de la séparation, d’autant plus dans le cas de celles qui n’ont jamais cotisé à la Sécurité sociale et qui se retrouvent sans retraite et sans couverture médicale. Pensez donc à bien négocier au moment de la séparation sachant que l’article 84 du code de la famille joue en votre faveur. En effet celui-ci stipule que : « Les droits dus à l’épouse comportent le reliquat du «sadaq», le cas échéant la pension de la retraite de viduité (idda) et le don de consolation (mout’â) qui sera évalué en prenant en considération la durée du mariage, la situation financière de l’époux, les motifs du divorce et le degré d’abus avéré au recours au divorce par l’époux. »

Mariée depuis 30 ans, Lamia, qui a toujours cru en la bonne foi de son mari et à un amour éternel, n’a jamais pensé à se mettre à l’abri. Son mari, chef d’entreprise, n’y a visiblement jamais pensé non plus. Divorcée à 55 ans, elle se retrouve sans retraite ni mutuelle, obligée de vivoter au jour le jour et dépendant entièrement de lui, alors même qu’elle aspirait à retrouver son indépendance en se séparant.

Vous avez fait toute votre vie compte commun et vous pensez que la même transparence sera appliquée pendant le divorce ?

Que nenni !C’est malheureux mais c’est un fait, si vous ne faisiez qu’un quand il s’agissait de faire des économies et de gérer votre patrimoine commun, une fois la séparation en vue, votre copilote devient votre pire ennemi. Fini la transparence, bonjour le côté obscur du mariage. Pour ne pas risquer de voir votre compte commun se vider comme par enchantement, veillez à ouvrir un compte personnel et faites le point avec votre banquier et votre notaire en cas de crédit à vos deux noms. Désormais, c’est chacun pour soi. Hajar en a fait la douloureuse expérience.

« Nous étions séparés depuis quelques semaines et les choses ne s’arrangeant pas, j’ai fait le point sur ma situation financière. Je ne vous raconte pas mon choc en me rendant compte que monsieur avait siphonné toutes nos économies, sans même me prévenir. »

 

Vous avez acheté des biens immobiliers à crédit à vos deux noms

 L’histoire se complique ici. Dans le cas où il s’agit du domicile conjugal, dont vous assurez à deux le paiement de la traite, plusieurs solutions se présentent. Vous restez dans le domicile, d’autant plus si vos enfants y vivent, et rachetez ses parts. La meilleure option qui se profile généralement est de lui verser l’équivalent des traites qu’il a payée entre temps. Deuxième option : Quitter le domicile et lui faire racheter vos parts.

3ème option : quitter tous deux le domicile et le mettre en vente. Si plus value il y a, vous pourrez alors vous partager la somme.

Il vous faudra dans les 3 cas vous concerter avec votre banquier et votre notaire.

Le partage des biens

Celui-ci ne se fait pas automatiquement. Si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord à l’amiable avec votre futur ex, il vous faudra justifier devant le tribunal les dépenses à votre actif par le biais de factures. D’où l’intérêt du contrat du mariage qui permet justement de tracer un cadre clair au partage des biens. Ceci permet par exemple à l’épouse possédant des biens avant son mariage de stipuler qu’elle les gardera en cas de divorce.

Votre futur ex a toujours été un bon père, ultra disponible pour ses enfants et vous êtes sûre que ce sera toujours le cas…

Attention méfiance ! Les témoignages de mères désabusées abondent. Si le tribunal statue sur une garde partagée, ou que vous vous mettez d’accord à l’amiable, la réalité est souvent toute autre. Du jour au lendemain, de nombreux pères modèles se transforment en pères absents, acceptant de voir leurs enfants quelques heures par semaine quand leur emploi du temps soudain surchargé le permet. Évitez de tirer des plans sur la comète en pensant que vous pourrez jouir d’un week-end sur deux et vivre pleinement votre nouveau célibat, il se peut fort que votre ex soit aux abonnés absents. Mieux vaut vous préparer à devoir mener de front les devoirs, le transport scolaire et les activités para scolaires. Dans le cas de Maria, son ex a clôt le débat avec une phrase assassine: « Tu as cru qu’on vivait en Suède ? On est au Maroc ici, la garde partagée ça n’existe pas. Je les prendrais quand j’en aurais envie. Tu as voulu la garde des gosses, alors assumes-les ! »

Il gagne bien sa vie, il me versera une pension alimentaire confortable

C’est l’un des pires écueils du divorce à la marocaine. Quand bien même votre mari est chef d’entreprise, ne vous attendez pas à une pension proportionnelle à ses revenus. La justice est ainsi appliquée qu’elle offre à l’homme la possibilité financière de refaire sa vie et de refonder une nouvelle famille. De nombreuses femmes marocaines font donc en sorte avant le divorce de mettre la main sur des preuves des revenus de leurs maris : fiche de paie, attestations de salaire, déclarations aux impôts… Mais malgré cela, certains sont prêts à déclarer faillite ou à afficher de faux revenus pour ne pas céder d’un dirham. Une fois votre pension obtenue, mieux vaut avoir vos propres revenus en parallèle afin de ne pas en dépendre car dites-vous qu’elle ne sera pas automatique. Ainsi sous prétexte de garder un contact amical avec leur ex, certains jouent la carte de la détresse en prétextant des fins de mois difficiles et en demandant à leur ancienne compagne de patienter quelques mois. C’est notamment le cas de Ghizlaine, 45 ans et maman d’une jeune fille de 12 ans. « Nous avons décidé de rester amis pour le bien de notre fille. Résultat, il n’a pas payé sa pension depuis 6 mois. Je n’arrive pas à joindre les deux bouts et je suis en souffrance totale. Je pensais qu’il me disait la vérité, jusqu’à ce que j’apprenne que monsieur déjeune tous les jours dans des restos chics de Casablanca ! ».