Les femmes MRE actives dans le social : des mains tendues en faveur de la solidarité au sein de la communauté

Ce sont des mains tendues pour l’accomplissement des bonnes œuvres, des femmes de la première génération d’immigrés marocains aux Etats-Unis qui se sont engagées à établir des ponts de solidarité entre les membres de la communauté marocaine et soutenir ceux parmi eux dont le chemin d’intégration dans le pays d’accueil a été semé d’embûches.

 

Ces femmes actives dans l’action sociale dont le périple d’expatriation a fini par jeter l’ancre outre-Atlantique, ont signé un parcours socio-professionnel réussi après des années d’efforts et de travail soutenu qu’elles ont couronné par leur engagement dans le bénévolat et les bonnes œuvres en faveur de leurs compatriotes d’Amérique, des autres communautés expatriées et même de leur mère patrie, à travers moult initiatives d’appui à des associations dans les quatre coins du Royaume.

 

 

Une image rayonnante d’une femme marocaine engagée

 

Ni l’âge, ni les préoccupations familiales et professionnelles, ni même les changements de situation dans le pays d’accueil, n’ont pu entamer la détermination de ces femmes, chacune ayant à son actif plusieurs années d’expérience dans l’expatriation qu’elles mettent généreusement au service de leurs compatriotes, notamment ceux fraîchement installés dans le pays de l’Oncle Sam.

 

L’action de ces activistes présente une image rayonnante d’une femme marocaine agissante dans son environnement et engagée en faveur des valeurs humaines de l’entraide et de la solidarité, ce qui leur a valu le respect et la reconnaissance au sein de la communauté marocaine et même auprès de leurs interlocuteurs américains et des institutions locales qui leur ont facilité la création d’associations de droit américain.

 

L’action de ces femmes, fruit de plusieurs années de dévouement, a connu une portée significative ces dernières années grâce aux technologies de l’information qu’elles ont remarquablement mises à contribution pour étendre le champ de leurs interventions sociales, consolider les liens entre les membres de la diaspora partout aux Etats-Unis et réagir avec célérité et efficacité aux cas nécessitant une assistance.

 

 

Solidarité 2.0

 

Ces activistes ont investi les réseaux sociaux, les applications mobiles et les Web radios communautaires pour attirer un plus grand nombre d’expatriés marocains et les inciter à apporter soutien et assistance à ceux qui en ont besoin et à adhérer aux bonnes œuvres. De leur côté, les membres de la communauté, nombreux à suivre ces activistes, réagissent avec une générosité remarquable aux appels de solidarité et d’aide.

 

Ce genre d’actions a aidé de nombreux Marocains, tous âges confondus, à surmonter les obstacles rencontrés et leur a balisé la voie de l’intégration et du succès, de même qu’il a aidé à réunir des familles en voie de désintégration à cause de problèmes conjugaux, notamment au sein des couples mixtes, sans oublier les interventions pour faire face aux difficultés associées à la perte d’emploi et au coût de la vie pour d’autres ménages.

 

Parmi les illustres exemples de ce genre de travail social aux Etats-Unis figure Nawal El Omari Rsimi, présidente de l’association “Extending Hands Charity” (Les Mains tendues), basée en Virginie dans la région métropolitaine de la capitale Washington, qui se consacre à fournir diverses formes de soutien aux membres de la communauté marocaine.

 

 

Un travail dicté par les convictions et les valeurs marocaines

 

Arrivée il y a plus de vingt ans aux Etats-Unis, cette dame affirme, dans une interview à la MAP, que son engagement dans le travail de solidarité était dicté par “les convictions et les valeurs dont j’étais imprégnée depuis mon jeune âge au Maroc et ma résolution à aider mes compatriotes”, notant que l’action des femmes pionnières a fourni l’inspiration à d’autres pour s’engager dans ce chemin.

 

La présidente de cette association, fondée en 2016 après des années de travail individuel, a confié que les réseaux sociaux ont eu un impact positif sur l’action solidaire des membres de la communauté, compte tenu du nombre croissant d’expatriés et du nombre de cas nécessitant l’appui et l’assistance.

 

Elle a souligné que l’association, qui comprend de nombreux cadres et compétences marocaines, a conclu un contrat avec un avocat spécialiste de l’immigration et programmé des activités d’orientation pour les nouveaux étudiants marocains, de même qu’elle a pu résoudre plusieurs problèmes de logement, de travail et de régularisation de situations irrégulières.

 

Le travail de cette association, qui émane de “préoccupations purement humaines”, ne se limite pas à la communauté marocaine, mais s’étend également aux autres communautés et catégories vulnérables de la société américaine, relève Mme Rsimi, notant que l’association distribue des repas aux personnes sans abri lors de la saison d’hiver. En outre, elle fournit un soutien alimentaire à 53 élèves de deux établissements scolaires en Virginie issus de familles démunies, avec l’autorisation du ministère de l’Education américain, a-t-elle ajouté.

 

Le travail de l’association, a-t-elle renchéri, s’étend également à la Mère Patrie où elle a établi des relations de coopération avec plusieurs associations locales qui ont permis la réalisation de projets utiles pour la population, dont le plus récent a été la restauration d’une école dans une localité rurale de la province de Tiznit.

 

 

Aider les immigrées marocaines

 

Dans la même lignée, la “Moroccan Society” de Houston au Texas, dirigée par Mme Bouchra Bennis, l’une des doyennes de la communauté marocaine dans cette région, traite de nombreux cas sociaux d’immigrées marocaines en difficulté et s’est mobilisée pendant plusieurs années pour rendre service aux membres de la communauté et coordonner avec le Consulat du Royaume à New York pour l’organisation de “Consulats mobiles” qui permettent de rapprocher les services administratifs des Marocains du Sud des Etats-Unis.

 

L’association œuvre aussi, selon Mme Bennis, au renforcement des liens entre les membres de la diaspora marocaine, à travers l’organisation de festivités en particulier à l’occasion des fêtes religieuses ou nationales et la collecte de dons au profit des associations marocaines, notamment celles s’intéressant aux personnes à besoins spéciaux.

 

Cette activiste associative, établie aux Etats-Unis depuis une trentaine d’année, souligne le besoin pressant de renforcer les valeurs du bénévolat, de la solidarité et de l’altruisme chez les nouvelles générations, notant que la société américaine a réussi à ancrer largement ces valeurs dans la société, à travers leur intégration dans le système éducatif.

 

L’action associative, qui se veut pour but de rendre service à son prochain et d’atténuer ses souffrances “n’est pas un luxe”, mais une responsabilité pour tout membre de la communauté marocaine, sans elle, sa plénitude humaine ne saurait être accomplie, a-t-elle conclu.