Grèves et manifestations à travers le monde pour les droits des femmes

De la grève générale des femmes en Espagne à un « marathon » féminin dans un ancien fief du groupe Etat islamique en Irak, de nombreux événements et manifestations ont marqué ce jeudi 8 mars dans le monde la journée internationale des droits des femmes.

Une grève générale des femmes, sans précédent dans le pays, s’est traduite par des piquets de grève devant les grands magasins, des perturbations dans les transports et l’absence des présentatrices-vedettes dans les médias. Les deux principaux syndicats espagnols, UGT et CCOO, avaient appelé à un arrêt de travail de deux heures observé par 5,3 millions de personnes dans le pays, selon leurs estimations. Dix autres syndicats avaient appelé à une grève toute la journée, inspirée d’un mouvement similaire en Islande en 1975.

Environ 300 femmes ont participé à un « marathon » symbolique de 900 mètres sur une avenue de Mossoul, la deuxième ville d’Irak, reprise en juillet aux jihadistes du groupe Etat islamique. « Avec ce marathon, nous voulons redonner à la femme sa place, alors qu’elle a longtemps été tenue à l’écart » à Mossoul, a affirmé l’organisatrice de l’événement, Fatima Khalaf. Parmi les organisatrices, certaines brandissaient des pancartes rappelant les dures réalités subies par les Irakiennes: « Assez du mariage des mineures! », « Brise ton silence et dis ‘non’! » ou encore « J’ai le droit de m’exprimer librement ».

 

« Le combat des femmes pour l’égalité des droits se poursuit », a affirmé dans une vidéo la chancelière Angela Merkel, selon qui il reste beaucoup à faire « pour que les femmes obtiennent les mêmes droits, mais aussi de nouveaux devoirs pour les hommes ». Elle a ajouté qu’il y aura « certainement une combinaison intéressante d’hommes et de femmes » dans son futur nouveau gouvernement.

 

Le Musée égyptien du Caire expose exceptionnellement trois trésors qui mettent en lumière le rôle des femmes dans l’Egypte ancienne. L’une de ces oeuvres est une tête en quartzite de Néfertiti, reine à la beauté légendaire qui exerça un rôle politique et religieux fondamental il y a plus 3.300 ans au côté de son époux, le pharaon Akhenaton.

 

Trois grands panneaux publicitaires rouges ressemblant à ceux du célèbre film policier « Three Billboards: Les Panneaux de la vengeance », ont été érigés devant le quartier général de la police à Pristina. « Encore combien d’appels manqués? » demande le premier panneau. Les deux autres portent les noms de Diana Kastrati et Zejnepe Bytyqi, assassinées respectivement en 2011 et 2015 par leurs conjoints dont elles avaient dénoncé les violences à de nombreuses reprises auprès des autorités.

 

 

 

 

 

 

 

Une réplique de la « Fearless girl » –la célèbre statue de la petite fille faisant face au taureau installée il y a un an à Wall Street a été dévoilée à Oslo face au Parlement norvégien. « Elle est là à la fois pour saluer le fait que la Norvège a réussi à accoucher de dirigeantes au gouvernement et dans le monde des affaires, mais aussi pour rappeler que l’on a encore du chemin à faire », a expliqué à la chaîne TV2 le milliardaire Christian Ringnes, qui a acheté la statue.

 

 

 

 

 

Le quotidien français Libération était vendu 25% plus cher aux hommes qu’aux femmes jeudi, pour symboliser l’écart salarial entre les sexes, qui est également de 25% en moyenne dans le pays. Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé un train de mesures contre ces inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail, alors que la France se classe parmi les pires pays en la matière.

 

A l’initiative d’Amnesty International, une petite dizaine de personnes, dont Ksenia Sobtchak, candidate de l’opposition à l’élection présidentielle du 18 mars, se sont réunies devant la Douma (chambre basse du Parlement russe) à Moscou pour soutenir des journalistes qui ont accusé de harcèlement sexuel un député, Léonid Sloutski. L’URSS a été pionnière en termes de droits des femmes il y a un siècle et le 8 mars y a été décrété férié en 1965, ce qu’il est toujours dans la Russie actuelle. Mais les cas de harcèlement sexuel y sont le plus souvent relativisés, voire traités avec ironie.