France: l’enquête pour viol visant le réalisateur Luc Besson classée sans suite

Après neuf mois d’enquête, le parquet de Paris a classé sans suite lundi la plainte d’une comédienne belgo-néerlandaise accusant de viols l’influent producteur et réalisateur français Luc Besson, une des personnalités mises en cause par la vague #MeToo.

Après neuf mois d’enquête, le parquet de Paris a classé sans suite lundi la plainte d’une comédienne belgo-néerlandaise accusant de viols l’influent producteur et réalisateur français Luc Besson, une des personnalités mises en cause par la vague #MeToo.

« Luc Besson a pris acte avec satisfaction de la décision du Procureur de la République de classer sans suite les accusations portées par Sand Van Roy, qu’il a toujours formellement démenties », a déclaré son avocat Thierry Marembert dans un communiqué adressé à l’AFP.

Le parquet de Paris a précisé à l’AFP que les investigations n’ont « pas permis de caractériser l’infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs ». Il ne conclut donc pas à une absence d’infraction mais estime qu’il n’y a pas assez d’éléments pour poursuivre la procédure.

L’avocat de la comédienne et mannequin belgo-néerlandaise âgée de 30 ans, Francis Szpiner, a annoncé à l’AFP son intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile afin d’obtenir la reprise des investigations par un juge d’instruction.

« Il y a des éléments à charge indiscutables, notamment des certificats médicaux », a souligné l’avocat.

Le 18 mai 2018, Sand Van Roy avait porté plainte contre le producteur de « Valérian et la Cité des mille planètes », au lendemain d’un rendez-vous dans un palace parisien, le Bristol.

L’actrice avait raconté aux enquêteurs entretenir une relation intime avec le cinéaste de 59 ans depuis environ deux ans et s’y être sentie obligée compte tenu de leurs rapports professionnels, selon une source proche de l’enquête et le témoignage de la plaignante dans les médias.

En juillet, la jeune femme avait déposé une deuxième plainte pour viols portant sur des faits commis antérieurement sur une période d’environ deux ans, selon une source proche du dossier. Au total, elle dénonçait quatre viols.

Neuf autres femmes avaient par la suite accusé le réalisateur du « Grand Bleu » de gestes déplacés, voire d’agressions sexuelles, lors de témoignages recueillis par le site d’information français Mediapart pour des faits en grande partie prescrits.

Entendu en audition libre le 2 octobre par les policiers, Luc Besson avait ensuite été confronté en décembre à son accusatrice, chacun restant sur ses positions.

« Je suis étonné qu’il ait fallu quatre mois pour entendre un agresseur présumé, qui plus est en audition libre et non en garde à vue » pour des faits aussi graves, a dénoncé Me Szpiner.

Le parquet a par ailleurs indiqué avoir ouvert une autre enquête vendredi après un signalement de faits d’agression sexuelle concernant le cinéaste. La police judiciaire de Paris a été saisie pour vérifications après les propos d’une femme révélés par Mediapart accusant Luc Besson de gestes déplacés en 2002.

Luc Besson avait été une des figures françaises prises dans la vague d’accusations de femmes affirmant avoir été victimes de viols ou d’agressions sexuelles, après la chute du producteur américain Harvey Weinstein en octobre 2017.

Père de cinq enfants, Besson est aussi un homme d’affaires influent, à l’origine de la création de la Cité du cinéma au nord de Paris.

Après lui, le monument du cinéma français, Gérard Depardieu, a été accusé de viol en août et l’enquête à Paris se poursuit dans la plus grande discrétion.